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L’inflation élevée en France s’ajoute aux raisons de la montée en puissance de la Banque centrale européenne | populaire

L’inflation repart à la hausse

Le taux d’inflation de la France s’est à nouveau redressé en janvier, passant de 5,9 % en décembre à 6 % contre 5,9 %. L’indicateur harmonisé, important pour la BCE, est de 7% contre 6,7% le mois précédent.

Sur un mois, les prix à la consommation augmentent de 0,4 % (contre -0,1 % en décembre) en raison de la hausse des prix de l’alimentation (+13,2 % sur un an) et d’un rebond de l’inflation énergétique. La fin de la ristourne carburant à la pompe et la révision du bouclier tarifaire, qui a alourdi de 15 % la facture de gaz des ménages (contre une hausse de 4 % en 2022), ont fait bondir l’inflation énergétique, alors même qu’elle reculait dans d’autres pays. des pays. Alors que les mesures gouvernementales sur les prix de l’énergie ont fait baisser l’inflation en France de 3 points de pourcentage en 2022, les ménages et entreprises français font finalement face à des factures énergétiques plus élevées, derrière leurs voisins européens. Les factures d’électricité augmenteront également de 15 % en février. En revanche, l’inflation des produits manufacturés s’est stabilisée à 4,6% grâce aux soldes d’hiver. La bonne nouvelle est que l’inflation des prix des services reste étonnamment faible, et est même tombée à 2,6 % en janvier contre 2,9 % en décembre. À l’heure actuelle, les prix des services semblent peu affectés par une augmentation des coûts, y compris les indicateurs du salaire minimum.

L’inflation en France bientôt au-dessus de la moyenne européenne

L’inflation globale et sous-jacente pourrait continuer à augmenter en France en février. En effet, une augmentation de 15 % des factures d’électricité entraînera une hausse de l’inflation énergétique, et donc de l’inflation globale. Dans le même temps, l’énergie commencera à contribuer négativement à l’inflation dans la plupart des autres pays européens. En conséquence, l’inflation française sera bientôt plus élevée que dans les pays voisins.

Parallèlement à l’évolution de l’inflation énergétique, l’inflation sous-jacente devrait également continuer d’augmenter. Les enquêtes PMI de janvier suggèrent que si l’inflation des coûts de production commence enfin à s’atténuer, les intentions de prix des entreprises sont toujours à la hausse. C’est notamment le cas dans le secteur des services – où les prix projetés, selon une enquête INSEE de janvier, sont à leur plus haut niveau depuis 1988 – et dans le commerce de détail. De nombreuses entreprises sont confrontées à leur première révision à la hausse de leurs factures énergétiques, ce qui continuera à faire grimper les coûts. De plus, les quatre indicateurs du salaire minimum par rapport à l’inflation en 2022 continueront d’augmenter tous les salaires. L’économie française se portant mieux que prévu et sortant de la récession pour le moment, il est plus facile pour les entreprises de répercuter les augmentations de coûts passées sur les clients. Ajoutez à cela le fait qu’une série de révisions annuelles des taux (notamment dans le secteur des transports) est prévue en février et on peut s’attendre à une nouvelle accélération de l’inflation sous-jacente au cours des prochains mois. Cela devrait encourager la BCE à poursuivre le cycle de resserrement. La BCE voudra probablement voir des signes clairs d’une baisse durable de l’inflation sous-jacente avant d’adoucir son ton et de cesser de relever les taux d’intérêt.

A terme, il est probable que l’inflation moyenne en 2023 en France soit plus élevée qu’en 2022 (on attend 5,5% pour l’année, 6,3% pour l’indice harmonisé), mais le profil annuel sera fondamentalement différent, avec un pic pouvant atteindre à 6,5 % au premier trimestre, puis une baisse progressive à partir de l’été. Fin 2023, l’inflation devrait rester supérieure à 4 %, ce qui est supérieur à la moyenne européenne. L’évolution des prix continuerait de ralentir en 2024, mais resterait encore molle, à 2,6 % en moyenne sur l’année (3,5 % pour l’indice HI).