L’Algérie arrête quatre dissidents réfugiés en France
Dossier- Après sa sortie de prison, Amira Bouraoui a été reçue le 2 juillet 2020, devant la prison de Kolea, près de la ville de Tipaza, à 70 km à l’ouest de la capitale, Alger. Agence France Presse
Les autorités algériennes ont détenu quatre personnes dans l’attente de leur procès pour le départ « illégal » de la militante franco-algérienne Amira Bouraoui, ont annoncé mardi les procureurs.
Un groupe de défense des droits des prisonniers a déclaré que la mère de Barawi, âgée de 71 ans, avait également été détenue mais ensuite libérée sous contrôle judiciaire.
Barraoui, un médecin de 46 ans, a été arrêté le 3 février en Tunisie et risquait d’être expulsé vers l’Algérie voisine, mais s’est rendu en France le 6 février.
L’Algérie a accusé la France d’avoir aidé son « infiltration secrète et illégale » à travers la Tunisie, déclenchant une querelle diplomatique entre l’Algérie et son ancien dirigeant colonial.
Les procureurs algériens ont déclaré mardi qu’elle était partie « illégalement » avec l’aide d’un « réseau criminel » qui comprenait un chauffeur de taxi, un journaliste, des gardes-frontières et des proches.
El-Barawi était une figure de proue du mouvement de protestation de 2014 contre la candidature du président de l’époque Abdelaziz Bouteflika à un quatrième mandat, et il a également participé au mouvement de protestation Hirak qui l’a renversé en 2019.
Elle a été condamnée en juin 2020 à deux ans de prison avant d’être libérée provisoirement le mois suivant, mais interdite de sortie d’Algérie.
Le groupe de défense des droits des prisonniers CNLD a déclaré qu’al-Barawi était poursuivi pour avoir organisé des manifestations ainsi que pour « insulte à l’islam » et insulte au président.
Le parquet a indiqué que cinq détenus ont comparu dimanche devant le parquet, où ils ont notamment été inculpés « d’immigration clandestine par un réseau criminel organisé ».
Parmi eux, a indiqué le CNLD, figurent le journaliste Mustapha Bendjemaa, le cousin de Bouraoui Yacine Bentayeb et Raouf Farah, analyste de l’Initiative mondiale contre le crime organisé transnational (GI-TOC).
L’organisation de défense des droits humains a déclaré que la mère d’Al-Barawi était parmi eux, mais elle a ensuite été libérée.
L’Algérie et la France ont traversé une crise diplomatique fin 2021 mais ont commencé à raccommoder leurs relations avec une visite très médiatisée du président Emmanuel Macron en août dernier.