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La Pologne et la Hongrie se disent prêtes à lever leur veto

Le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki et son homologue hongrois Viktor Orban à Varsovie le 8 décembre.

Trois semaines après avoir opposé leur veto au plan de relance européen de 750 milliards d’euros et au budget communautaire (2021-2027) de 1074 milliards dont il regorge, la Pologne et la Hongrie se disent désormais prêtes à le lever. Le mécanisme de conditionnalité du paiement des fonds européens au respect de l’Etat de droit, que Varsovie et Budapest ont refusé en principe, n’a pas été modifié. Mais les deux rebelles estiment avoir obtenu des garanties suffisantes sur sa mise en œuvre pour ne plus tenir en otage l’enveloppe financière de 1 800 milliards d’euros qui doit aider l’Europe à faire face aux ravages économiques et sanitaires de Covid-19.

Le président polonais Andrzej Duda a confirmé le mercredi 9 décembre qu’un « Accord préalable » était « Esquissé ». La veille, alors qu’il s’était rendu à Varsovie pour une rencontre à ce sujet avec son homologue polonais Mateusz Morawiecki, le Premier ministre hongrois Viktor Orban avait estimé qu’il y avait « Bonne chance » qu’un compromis soit trouvé avec Bruxelles, tout en accueillant « Victoire polono-hongroise ».

L’Allemagne, à la tête du conseil de l’Union européenne jusqu’à la fin de l’année, a en effet rédigé un « Déclaration interprétative » précisant le fonctionnement du mécanisme associant le budget européen et le respect de l’Etat de droit qui répond à leurs préoccupations, disent Varsovie et Budapest.

Le règlement en question – que MM. Orban et Morawiecki juge arbitraire et contraire aux traités – prévoit que la Commission propose aux États membres de bloquer le versement de fonds à un pays dont les manquements à l’état de droit menaceraient l’utilisation correcte de l’argent européen, par exemple lorsque l’indépendance de son le pouvoir judiciaire n’est pas garanti. A la suite de cela, le Conseil européen devra se prononcer, dans un délai de trois mois, à la majorité qualifiée (au moins quinze des vingt-sept États membres représentant au moins 65% de la population européenne).

Article réservé à nos abonnés Lire aussi La Pologne et la Hongrie bloquent le plan de relance européen

Faire des compromis

Le compromis rédigé par la présidence allemande «Fournit des éclaircissements juridiques et procéduraux sur la mise en œuvre du mécanisme de l’état de droit. Il ne remet pas en question son intégrité », juge un diplomate. Ainsi, il précise que son utilisation sera « Objectif, juste, impartial » et qu’il assurera un « Traitement non discriminatoire des Etats membres ». Il a rappelé qu’un État membre, qui serait menacé de sanctions financières pour avoir violé les valeurs européennes, pourrait faire valoir ses arguments devant les chefs d’État et de gouvernement de l’Union.

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Lothaire Hébert

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