L’émotion était perceptible, samedi 21 novembre, à Porto Alegre, dans le sud du Brésil, lors des obsèques de Joao Alberto Silveira Freitas, un Noir tué jeudi après avoir été sévèrement battu par des agents de sécurité blancs d’un supermarché Carrefour.
En présence d’une quarantaine de personnes, il a été enterré lors d’une cérémonie sobre et méditative. « J’espère que toute l’émotion que sa mort a suscitée fera en sorte que notre société s’améliore (…), que nous enseignions les principes d’égalité sur les bancs de l’école », lança son père.
Les images insupportables d’une vidéo montrant la victime frappée par un agent de sécurité dans le parking du supermarché pendant que l’autre la tenait ont choqué le Brésil. Selon les premiers éléments de l’enquête, il a été sévèrement battu pendant plus de cinq minutes avant d’être immobilisé par ses assaillants et de mourir par suffocation. Alexandre Bompard, PDG de Carrefour, a exprimé hier son « émotion vive » et dit avoir « a demandé aux équipes de Carrefour Brésil une pleine collaboration avec les tribunaux pour que toute la lumière soit faite sur ces actes odieux ».
Samedi, au début de son discours au sommet virtuel du G20, le président d’extrême droite Jair Bolsonaro a une fois de plus ignoré les graves problèmes de racisme structurel qui affligent le Brésil, un pays dont plus de la moitié des 212 millions d’habitants sont noirs ou métis. .
« En tant qu’homme et en tant que président, je vois tout le monde de la même couleur: vert et jaune (les couleurs du drapeau du Brésil)« , a-t-il déclaré, réitérant les commentaires publiés la veille sur Twitter, lorsqu’il a déclaré « daltonien ». Son vice-président Hamilton Mourao a également déclenché un tollé vendredi, affirmant qu’il n’y avait pas eu « pas de racisme au Brésil ».
Vendredi soir, des manifestations rassemblant plusieurs centaines de personnes ont eu lieu devant les supermarchés Carrefour à Porto Alegre et dans d’autres grandes villes brésiliennes.
