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Que nous a appris Curiosity depuis que nous sommes arrivés sur la planète rouge il y a 10 ans ?

Six roues, des outils ultra-précis et des centaines d’essais réussis. Samedi 6 août, Curiosity (le « véhicule astronomique » de Molière) a fêté ses 10 ans d’activité, déployé à la surface de Mars par la NASA en 2012. Sur son chemin, l’engin de 900 kg a pris des milliers de clichés et arpenté le sol martien avec une seule question à l’esprit : La planète rouge était-elle habitable ? « preuve – preuve »Les scientifiques, qui ont fait bien d’autres découvertes, répondent à 78 millions de kilomètres de la Terre.

Mars était habitable… il y a environ 3,5 milliards d’années

C’est le principal enseignement de la mission Mars Science Laboratory (MSL) et du projet autour de Curiosity : la (très) planète rouge a longtemps fourni des conditions favorables à l’émergence de la vie. Pour parvenir à cette conclusion, des équipes scientifiques ont expérimenté le robot à distance, afin de gratter, scanner mais aussi forer le sol martien. « Petits trous, petits trous… »et le Profitez du Centre national d’études spatiales (Cnes) Début 2020, en référence à la chanson punch lilas, de Serge Ginsberg. Des petits trous, certes, mais ils sont riches en découvertes. En effet, ces puits permettaient de détecter la présence de soufre, d’oxygène, de phosphore ou encore de carbone – « nécessaire à la vie »La NASA dit sur son site*.

« C’est la découverte la plus importante car elle touche à la grande question de la vie. »explique à France Info l’astrophysicien Sylvester Morris, qui a co-développé « ChemCam », un instrument conçu en partie par deux équipes de l’Institut de recherche en astrophysique et sciences planétaires (IRAP) et du Cnes à Toulouse (Haute-Garonne).

Embarqué par Curiosity, ce système permet d’analyser la composition chimique d’une roche sans déplacer le robot, grâce à un laser pulsé. « En dix ans, nous avons tiré 900 000 coups. (Laser), résume fièrement le monde, Tout ça depuis Toulouse et Los Alamos (Nous). » Pendant que le robot Curiosity tourne, les scientifiques de la mission MSL communiquent constamment.

« Il faut faire attention quand on veut commander une potion laser, une pelle… C’est comme conduire une voiture avec 60 personnes, le tout à distance. »

Sylvester Morris, astrophysicien

à franceinfo

Autre découverte importante : un grand nombre de molécules organiques ont été découvertes par Curiosity Merci au SAM Mini Lab, opère également depuis Toulouse. Mais attention, ces particules ne prouvent pas l’existence ou la vie stable d’organismes vivants sur Mars. Ils le montrent juste « Les composants de base existent pour soutenir une forme de vie simple il y a 3 milliards d’années », Valérie Mousset, chef de projet MSL au Cnes, précise, qui ajoute que « Tous les composés chimiques de notre ADN sont également présents à la surface de Mars. ». Cette enquête sur les effets de la vie sur Mars n’est pas l’œuvre de Curiosity, mais celle A sa petite soeur persévérante, la rover qui voyage sur Mars depuis février 2021.

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L’eau a longtemps coulé sous forme liquide sur la planète rouge

L’eau était une composante essentielle de la vie telle que nous la connaissons sur Terre, et elle était au centre de toutes les préoccupations lors du lancement de Curiosity. Depuis lors, de nombreuses preuves ont indiqué que les ruisseaux, ou même les rivières d’eau douce, faisaient autrefois partie du paysage martien. galets, repérés par le rover, dont la forme ronde peut être le résultat d’un long voyage au fond d’un ruisseau La NASA avance*.

Mais aussi des gisements d’argile dure, découverts au fond de ce qui ressemble à des lits de rivières asséchés. Cela justifie le choix du site de débarquement (de Curiosity), explique à franceinfo Olivier Gasnault, actuel directeur de ChemCam au Cnes. Le rover a été envoyé dans ce qui était un lac assez fermé (…) afin de confirmer des hypothèses formulées il y a plusieurs décennies.« 

Vue stéréo 3D des galets ronds (au centre), prise par le rover Curiosity sur Mars le 20 mai 2013 (NASA/JPL-Caltech/MSSS)

La curiosité nous a également permis d’en savoir plus sur les propriétés de l’eau martienne, qui était Ni trop acide ni trop basique. Valérie Mousset explique, avec une température qualifiée de « neutre » elle aussi. Présence de boue et un taux de sel relativement faible Alors dis à la NASA*De cette eau « C’était frais et probablement buvable ». Avant que la forme ne change, il y a plus ou moins deux milliards d’années.

Une vue inédite de la surface de Mars

Toutes ces découvertes sont rendues possibles par une observation attentive de l’environnement martien, y compris bénédiction ou bénédiction Jusqu’à 17 caméras sur le rover fournissent des vues dans toutes les directions. Depuis son arrivée sur Mars, Curiosity a parcouru un peu plus de 28 kilomètres, avec une moyenne de 7,6 mètres par jour. Yellowknife Bay, Pahrump Hills, Buttes de Murray ou les contreforts du mont Sharp : dans ces endroits mystérieux, le rover a voyagé. Une carrière scientifique immortalisée par plus de 500 000 photographies – dont Quelques selfies Devant des rochers insolites.

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Sur le mât du rover, une partie souvent décrite comme la tête de l’appareil, la MastCam par exemple est capable de capturer des photos et des vidéos en couleur, ainsi que des hologrammes 3D. Grâce à des filtres spéciaux, ce capteur peut mettre en évidence la composition de certaines roches. Curiosity dispose également d’un Mars Hand Lens Imager (MAHLI), qui est l’équivalent d’une loupe fixée à l’extrémité d’un bras robotique, capable d’observer des micro-éléments tels que les cheveux humains. Photos de paysage en détail Rencontrer un météore sur la route*, Curiosity continue d’offrir un panorama époustouflant sur la planète rouge.

Nous en savons plus sur la façon dont la planète devient inhabitable

Pouvant scruter la Terre et arpenter le ciel, Curiosity a permis de mieux comprendre la dureté de l’environnement martien. « Cette planète, qui a à peu près le même âge que la Terre, a subi des changements climatiques et géologiques massifs »Sylvester Morris confirme. La gravité est trois fois plus faible que celle de la Terre, et le froid constant (-63°C en moyenne) fait de la planète rouge un désert glacial et inhospitalier. Mais ce n’est pas toujours le cas. Grâce à Curiosity, les scientifiques de la mission MSL ont réalisé que l’atmosphère de Mars était beaucoup plus épaisse dans le passé, avant de voir des masses de réserves de gaz et d’eau s’évaporer dans le vide de l’espace.

« C’est exactement ce que nous commençons à étudier maintenant et au cours des trois prochaines années, pointe Olivier Jasneau, Cela signifie la transition de la période la plus humide à la période la plus sèche sur Mars, qui semble s’être produite sous la forme de longs cycles. » Conçu pour durer entre deux et six ans, Curiosity a largement dépassé les attentes des ingénieurs qui l’ont conçu. « Tout ce que nous découvrons ces dernières années n’est qu’un bonus »Sylvester Morris se réjouit. Et même si le robot est en mauvais état, avec des roues très abîmées, la NASA et ses partenaires (dont le Cnes) veulent le tester jusqu’en 2025 au moins.

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Une roue du rover Curiosity sur Mars le 27 janvier 2022 (NASA/JPL-CALTECH/MSSS)

Informations de base collectées pour les futures missions habitées

Parmi les grandes découvertes de Curiosity dans l’environnement de Mars, le chercheur Olivier Gasnault détient le dernier capital pour les futures missions d’exploration. «Nous savons maintenant que les niveaux de rayonnement sur Mars sont plus élevés que sur Terre, ce qui est dangereux pour les humains.monde confirme. Une mission vers Mars correspond à la dose de rayonnement maximale fixée par la NASA pour toute la vie d’un astronaute.

Mais l’armure est prête, en mettant Curiosity « sous certaines collines »Les scientifiques ont déjà remarqué une légère diminution de ces radiations. De quoi faire avancer le rêve d’une mission habitée, après le déploiement réussi de satellites, de nombreux véhicules itinérants et même d’un petit hélicoptère autour de Mars qui n’a certes pas fini de livrer ses secrets.

* Les liens marqués d’un astérisque renvoient aux publications en anglais

Delphine Perrault

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