L’atténuation des chocs énergétiques doit être progressivement supprimée d’ici 2 à 3 ans – Gouverneur de la Banque centrale de France
PARIS (Reuters) – Le chef de la banque centrale française a déclaré jeudi que les mesures gouvernementales visant à atténuer le coût d’un choc des prix de l’énergie en Europe ne devraient pas être intensifiées davantage et devraient prendre fin dans les deux à trois prochaines années.
Les gouvernements européens ont mis de côté des dizaines de milliards d’euros cette année pour aider les ménages et les entreprises à faire face aux prix record de l’énergie et du gaz avec des mesures allant des subventions aux allégements fiscaux et au plafonnement des prix.
Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroi de Gallau, a déclaré que les gouvernements ne pouvaient pas se permettre en permanence de telles mesures, qui ne faisaient finalement que transférer la charge financière de certaines entreprises et ménages à d’autres par le biais du système fiscal et aux générations futures par le biais de la dette.
Il a déclaré que ces mesures devraient donc s’atténuer après le pic du choc et devraient être conçues de manière à ne pas saper les incitations à économiser l’énergie comme l’ont fait l’Allemagne et les Pays-Bas.
« La part générale dans la répartition de la charge cumulée en 2022 et les années suivantes ne doit pas dépasser les niveaux actuels et s’inverser vers zéro d’ici deux à trois ans », a déclaré Villeroy dans un discours à la Toulouse School of Economics.
Il a ajouté que la charge devrait être supportée équitablement entre les entreprises et les ménages en fonction de la quantité d’énergie qu’ils utilisent, même si cette dernière risque d’être impopulaire auprès de ces derniers.
Les réductions des approvisionnements énergétiques russes cette année ont alimenté ce que les économistes appellent un choc des termes de l’échange, dans lequel les prix des importations augmentent beaucoup plus rapidement que les prix des exportations, provoquant un déplacement de la richesse vers la source.
Pour la France, la banque centrale estime la facture énergétique supplémentaire à 47 milliards d’euros, soit 1,9 % du PIB, cette année par rapport à l’année précédente.
Villeroy a déclaré que le choc des termes de l’échange s’atténuera l’année prochaine si les prix des matières premières baissent et que le ralentissement économique mondial pèse sur les importations.
Cependant, a-t-il ajouté, il pourrait également augmenter si les prix du gaz restent élevés alors que les pays européens doivent reconstituer leurs stocks à l’hiver 2023/2024.
(Reportage de Lee Thomas). Montage par David Evans
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