La prime du patron américain de General Electric jugée « honteuse » par les élus et les travailleurs français
« Honteux » et « délirant ». La prime de 47 millions de dollars promise au PDG de General Electric a été dénoncée, mardi 5 janvier, par les syndicats et élus de Villeurbanne et de Belfort, deux villes touchées par des suppressions d’emplois au sein du groupe américain. « En début d’année, c’est une forme d’insulte aux salariés qui se battent pour sauver leur emploi en même temps qu’un savoir-faire unique et tourné vers l’avenir », a écrit le maire de Villeurbanne Cédric Van Styvendael (PS) dans un communiqué cosigné avec le sénateur Gilbert-Luc Devinaz.« Dommage quand on nous dit qu’il faut licencier des milliers d’employés et délocaliser des activités stratégiques pour retrouver une situation financière saine! », a également dénoncé sur Twitter un délégué CGT du personnel du site GE de Villeurbanne, Serge Paolozzi.
La prime de Larry Culp avait déjà provoqué la colère des syndicats américains fin décembre. Le patron de GE est assuré de recevoir une prime de près de 47 millions de dollars qui pourrait même atteindre le montant effarant de 230 millions de dollars si le patron de GE parvient à atteindre des objectifs financiers particulièrement faibles, selon des documents envoyés au gendarme. American Stock Exchange, la SEC, et consulté par l’AFP.
Même indignation sur le site historique du géant américain à Belfort: « C’est totalement scandaleux et délirant », s’est ainsi emporté Philippe Petitcolin, représentant CFE-CGC de l’entité française turbines à gaz de General Electric, lors d’une conférence de presse mardi. « Larry Culp a garanti son avenir financier » tandis que celle des salariés « n’a jamais été aussi incertain ». Le président du conseil départemental du Territoire de Belfort, Florian Bouquet, a pour sa part jugé « inadmissible » de « payer une telle prime alors même que des milliers de familles souffrent de suppressions d’emplois ».
« Tout le monde doit faire un effort, y compris Larry Culp », a ajouté Nadine Boux, élue syndicale CFE-CGC au sein de GE Hydro à Grenoble, présente à la conférence de presse à Belfort. « Nous récompensons ce PDG pour son échec » tandis que l’entreprise « est lourdement endetté » et « les conditions de départ des licenciés » en a fini avec « sommes dérisoires », fustige le représentant syndical.
GE a annoncé au printemps un plan pour économiser 2 milliards de dollars grâce à la suppression de 13 000 emplois. En France, les sites de Belfort et de Villeurbanne sont particulièrement touchés. Le 18 décembre, un accord de sauvegarde de certains emplois a été trouvé sur le site du Villeurbannais après un mois de grève. Les grévistes pourront partager un fonds de soutien ouvert sur internet, dont le montant est plafonné à 16 715 euros mardi.