Un touriste français arrêté en Iran pour des raisons de sécurité
Son avocat a déclaré, mercredi, que l’Iran avait détenu un touriste français pendant neuf mois, dans la dernière d’une série d’arrestations d’étrangers à un moment de tensions accrues entre l’Iran et l’Occident.
L’avocat du détenu, Saeed Dehghan, a qualifié les accusations portées contre le touriste français détenu en Iran de «contradictoires» et contenant de vagues accusations liées à la sécurité. Le touriste masculin n’a été identifié que comme un citoyen français de 30 ans nommé Benjamin, refusant de donner d’autres détails.
La divulgation intervient alors que l’Iran cherche à faire pression sur les États-Unis et les puissances européennes, y compris la France, pour qu’elles assouplissent les sanctions qu’il a obtenues dans le cadre de l’accord nucléaire brisé qu’il a conclu en 2015 avec les puissances mondiales.
Un responsable du ministère français des Affaires étrangères a confirmé que les fonctionnaires du ministère à Paris et à Téhéran surveillaient «les conditions de nos citoyens». Le responsable a déclaré que des fonctionnaires consulaires avaient rendu visite au Français détenu et que l’ambassade de France était en « contact régulier » avec lui et sa famille, refusant de fournir des informations personnelles sur le détenu conformément à la politique. Le fonctionnaire s’est exprimé sur la condition de l’anonymat conformément à la réglementation.
Alors que l’ancien président américain Donald Trump a abandonné l’accord nucléaire historique avec l’Iran et a réimposé des sanctions sévères contre le pays il y a près de trois ans, le président Joe Biden a proposé de se joindre aux pays européens dans des pourparlers visant à rétablir l’accord.
Dehghan a déclaré à l’Associated Press qu’il avait rencontré le Français à trois reprises dans la prison de Wakilabad, dans la ville de Mashhad, au nord-est, et que sa dernière visite remonte à moins d’un mois. Il a ajouté que Benjamin était en bonne santé depuis qu’il a pu communiquer avec sa famille chez lui en France, après quelques mois «tendus» sans aucun contact.
Il n’a pas expliqué comment Benjamin était en prison, disant seulement que les forces de sécurité l’avaient arrêté dans une ville du nord-est de l’Iran.
Les appels aux autorités iraniennes n’ont pas été immédiatement reçus mercredi.
Dehghan a démenti les informations récentes selon lesquelles son client avait été arrêté après avoir tenté de piloter un drone dans le désert en Iran, affirmant qu’il ne conduisait qu’un hélicoptère ou un petit hélicoptère télécommandé équipé d’une caméra, ce qui, selon lui, était courant chez les jeunes en le pays. L’Iran.
Il a également nié les informations largement répandues selon lesquelles son client avait la double nationalité et a insisté pour qu’il se rende en Iran avec un visa de touriste. L’Iran a détenu de nombreux binationaux ces dernières années, souvent pour des raisons de sécurité.
Les analystes et les groupes de défense des droits humains accusent les extrémistes des services de sécurité iraniens d’utiliser des détenus étrangers comme monnaie d’échange pour faire pression sur des négociations ou un échange de prisonniers avec l’Occident, ce que nie Téhéran.
En mars dernier, l’Iran et la France ont mené un échange de prisonniers, dans lequel le chercheur français Roland Marshall a remplacé l’ingénieur iranien, Jalal Rouhollah Nejad.
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Les auteurs d’Associated Press Eileen Janley à Paris et Isabel Debre à Dubaï, aux Émirats arabes unis, ont contribué à ce rapport.