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L’Union africaine suspend l’adhésion du Mali après un deuxième coup d’État en neuf mois

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Nairobi (AFP)

L’Union africaine a annoncé la suspension immédiate de l’adhésion du Mali et menacé le pays appauvri de sanctions, après un deuxième coup d’État militaire en neuf mois.

Le coup d’État a suscité de profondes inquiétudes quant à la stabilité dans la région instable du Sahel et des avertissements de sanctions économiques de la part de la communauté internationale.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine a déclaré dans un communiqué que l’UA « décide (…) de suspendre immédiatement la République du Mali de participer à toutes les activités de l’Union africaine, de ses organes et institutions, jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel normal dans le pays. » La déclaration a été faite mardi soir.

Cette décision fait suite à un commentaire similaire émis dimanche par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).

Dans sa déclaration, l’Union africaine a appelé l’armée à « retourner d’urgence et sans condition dans les casernes et à s’abstenir de toute nouvelle ingérence dans les processus politiques au Mali ».

Il a averti que si l’armée ne remettait pas le pouvoir aux dirigeants civils de la transition, « le conseil n’hésitera pas à imposer des sanctions ciblées et d’autres mesures punitives ».

Il a condamné le coup d’État « dans les termes les plus fermes » et a ajouté qu’il était « profondément préoccupé par l’évolution de la situation au Mali et son impact négatif sur les progrès réalisés jusqu’à présent dans la transition du pays ».

L’homme fort, le colonel Asimi Gueta, a participé dimanche au sommet de crise de la CEDEAO au Ghana pour discuter de la question militaire, mais est maintenant rentré au Mali.

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En août dernier, Guetta était dirigé par les officiers de l’armée qui ont évincé le président élu Ibrahim Boubacar Keïta à la suite de manifestations de masse contre une corruption présumée et une insurrection djihadiste sanglante.

Après la prise de contrôle, l’armée a accepté de nommer des civils comme président et Premier ministre par intérim sous la pression des sanctions commerciales et financières imposées par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest.

– Promesse d’élections –

Mais dans un mouvement qui a provoqué un tollé diplomatique, les soldats ont arrêté la semaine dernière le président de transition Bah Ndao et le Premier ministre Mukhtar Owani, les libérant jeudi tout en disant qu’ils avaient démissionné.

La Cour constitutionnelle du Mali a achevé vendredi l’accession de Gueta aux pleins pouvoirs avec sa nomination en tant que président par intérim.

Alors que la junte renie son engagement antérieur envers les dirigeants politiques civils, des doutes ont été émis quant à ses autres engagements, notamment une promesse de tenir des élections au début de 2022.

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Le conseil militaire a déclaré cette semaine qu’il continuerait à respecter le calendrier, mais a ajouté qu’il pourrait être sujet à changement.

Les États-Unis et la France, les anciens colonisateurs du Mali, ont menacé de sanctions en réponse au deuxième coup d’État.

Mais la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest, lors d’un sommet de crise au Ghana dimanche, s’est abstenue de réimposer des sanctions, une décision qu’elle a prise après le premier coup d’État.

Le bloc de 15 pays fait toujours pression pour une transition du Mali vers un régime civil selon un calendrier préalablement convenu.

La ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Bochoy, a déclaré à l’issue de la réunion que le bloc avait suspendu l’adhésion du Mali à la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest jusqu’en février 2022, « date à laquelle il est censé remettre le pouvoir à un gouvernement démocratiquement élu ».

Le Mali fait partie des pays les plus pauvres du monde et les sanctions de l’ancienne Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ont été durement touchées.

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Il combat également une insurrection djihadiste qui a émergé pour la première fois dans le nord du pays en 2012 et s’est depuis propagée au Burkina Faso et au Niger, laissant des pans du vaste pays de 19 millions d’habitants hors du contrôle du gouvernement.

Beaumont-Lefebvre

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