L’ONU se prépare à dévoiler un rapport historique alors que les impacts climatiques se multiplient
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Paris (AFP)
Alors que les images d’incendies et d’inondations à couper le souffle dominent les séances d’information dans le monde entier, le Groupe d’experts des Nations Unies sur les sciences du climat dévoilera lundi ses prévisions tant attendues pour la hausse des températures et du niveau de la mer moins de trois mois avant le sommet crucial sur le climat en Écosse.
Après deux semaines de négociations hypothétiques, 195 pays ont accepté vendredi l’évaluation complète du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) du réchauffement passé et futur sous la forme d’un « résumé à l’intention des décideurs ».
Le texte – vérifié et approuvé ligne par ligne et mot pour mot – est susceptible de brosser un sombre tableau de l’accélération du changement climatique et des graves menaces à l’horizon.
À la suite d’inondations meurtrières en Inde, en Chine et en Europe du Nord ainsi que des vagues de chaleur de fonte de l’asphalte en Amérique du Nord et en Europe du Sud, le rapport du GIEC est le premier rapport d’évaluation depuis 2014.
Le monde et la science ont beaucoup changé depuis lors.
Avec une technologie de plus en plus sophistiquée permettant aux scientifiques de mesurer le changement climatique et de prédire son évolution future, le rapport projettera les changements des températures mondiales jusqu’à la fin du siècle selon divers scénarios d’émissions.
Basé presque entièrement sur des recherches publiées, il pourrait prédire – même dans des scénarios optimistes – un « dépassement » temporaire de l’objectif de 1,5°C de l’Accord de Paris, et révisé à la hausse ses estimations d’élévation du niveau de la mer à long terme.
Il devrait également refléter les avancées massives de la science dite de l’attribution, qui permet aux experts de lier directement des événements météorologiques extrêmes individuels au changement climatique provoqué par l’homme.
Alors que le rapport de base du GIEC est purement scientifique, le résumé destiné aux décideurs est négocié par les représentants nationaux, et donc soumis à des priorités contradictoires.
Le physicien climatique belge et ancien coprésident du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat Jean-Pascal Yepersel, qui faisait partie des négociations, a déclaré que les discussions étaient fondées sur la science fondamentale.
« Je peux certifier que les auteurs du #ClimateReport avaient le dernier mot sur chaque phrase de la note de synthèse, qui était vraiment un résumé pour les décideurs (pas par) », a-t-il déclaré sur Twitter.
Le rapport arrive moins de trois mois avant les discussions sur le climat de la COP26 à Glasgow, qui sont considérées comme vitales pour l’opportunité de l’humanité de limiter les pires effets du réchauffement climatique.
« Ce sera l’avertissement le plus frappant à ce jour que le comportement humain accélère de manière alarmante le réchauffement climatique et c’est pourquoi la COP26 doit être le moment où nous nous engageons », a déclaré le chef de la COP26, Alok Sharma, ce week-end.
« Nous ne pouvons pas attendre deux, cinq ou dix ans », a-t-il déclaré à un journal britannique. « C’est le moment. »
La climatologue française Corinne Le Quere a félicité les délégués vendredi pour avoir finalisé « un texte de ce que je pense sera l’un des rapports scientifiques les plus importants jamais publiés ».
Il y aura deux autres parties dans la dernière série d’évaluations climatiques menées par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, connu sous le nom de AR6.
Le rapport du groupe de travail sur les impacts climatiques, dont une ébauche a été obtenue en exclusivité par l’AFP, doit être rendu public en février 2022.
Un autre rapport axé sur les solutions pour réduire les émissions et s’adapter au changement climatique sera publié le mois suivant.
© 2021 AFP