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Face au rebond de l’épidémie, l’hypothèse d’une reconduction n’est plus «tabou»

Emmanuel Macron lors d’un déplacement à l’hôpital René Dubos de Pontoise, dans le Val d’Oise, le 23 octobre 2020. – Lemouton / PISCINE / SIPA

  • Exclue il y a quelques semaines, l’hypothèse d’un recalage est au cœur des débats de cette semaine.
  • L’exécutif doit évaluer dans les prochains jours si le couvre-feu nocturne a eu un effet sur la propagation du coronavirus. Deux conseils de défense sont prévus mardi et mercredi autour d’Emmanuel Macron.
  • Mais le nombre de nouveaux cas quotidiens continue d’augmenter, alarmant les médecins et le gouvernement.

Les courbes continuent de grimper. Dix jours après le premier placement de couvre-feux localisé, le
coronavirus circule de plus en plus en France, augmentant la pression sur le
gouvernement. Ce dernier n’exclut plus aucune option pour ralentir la reprise de l’épidémie. Pas même celui d’un nouveau
accouchement, mais licencié il y a quelques semaines. L’exécutif a accéléré son calendrier et augmente le nombre de réunions, afin d’annoncer d’éventuelles mauvaises nouvelles.

Un examen du couvre-feu pendant la semaine

L’agenda d’Emmanuel Macron a été revu pour qu’il se consacre pleinement à la crise des coronavirus. Son déplacement au Creusot pour discuter du nucléaire a été annulé « à cause du contexte sanitaire », selon l’Elysée. Deux conseils de défense sanitaire sont prévus, mardi matin puis mercredi matin. Le Premier ministre Jean Castex réunira mardi les chefs de parti et les partenaires sociaux à Matignon et une réunion des ministres a également été ajoutée à son ordre du jour mercredi soir, selon BFMTV.

Le gouvernement doit examiner la situation épidémiologique et dresser un premier bilan du couvre-feu nocturne imposé à partir du 16 octobre dans une région et huit métropoles. Quandil a annoncé cette mesure, Emmanuel Macron avait indiqué vouloir passer de 20 000 nouveaux quotidiens à 3 000 à 5 000 cas, bien en deçà du dernier rapport, qui rapporte … 52 000 cas enregistrés en vingt-quatre heures dimanche.

«Nous verrons si cette mesure a abouti à une inflexion suffisante de la courbe des contaminations», explique aujourd’hui le bureau d’Olivier Véran à 20 minutes, sans annoncer d’objectifs chiffrés. «En fonction des observations, des mesures plus restrictives pourront être prises», ajoute l’entourage du ministre de la Santé, en prenant toutefois soin de ne pas prononcer le mot «reconfinement».

Le reconfinement n’est plus un «tabou»

Cependant, cette hypothèse n’est plus « tabou », indique le député LREM Bruno Bonnell à 20 minutes. «Jusqu’à présent, on s’est interdit, on a dit que c’était trop cher, que le pays ne s’en remettrait pas. Mais aujourd’hui, compte tenu de l’état de l’épidémie, la question de l’endiguement n’est plus tabou », poursuit l’élu du Rhône, qui a contracté Covid-19 il y a plusieurs jours.

Parce que pour certains, le couvre-feu, élargi le 22 octobre à un total de 46 millions de Français, pas assez. Le Conseil scientifique, consulté par le gouvernement, a déclaré lundi, par la voix de son président, interrogé sur RTL,  »
surpris par la brutalité de ce qui se passe depuis dix jours ».

Pour freiner la deuxième vague, le médecin Jean-François Delfraissy voit «deux hypothèses»: amplifier le couvre-feu avant de reconfigurer si cela ne suffisait pas, ou alors reconfigurer directement le pays. Chef du service des maladies infectieuses de l’hôpital parisien de la Pitié-Salpêtrière (AP-HP), Eric Caumes a prévenu lundi sur France Info: «Le couvre-feu est un pari risqué. Si nous ne sommes pas du tout efficaces, nous devrons nous limiter, il n’y aura pas d’autres solutions. « 

Les craintes pour l’économie

En revanche, le monde économique est alarmé par cette hypothèse. « Si on se reconfigure complètement comme on l’a fait en mars, ce n’est pas moins de 10% de récession que l’on risque, c’est un effondrement de l’économie », a estimé le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux sur RMC.

Signe que l’idée fait son chemin, certains élus débattent désormais des modalités d’un reconditionnement. « Je suis certain que nous nous dirigeons vers l’endiguement », Jean Rottner a tweeté dimanche, président Les Républicains de la région Grand Est. « Si le recentrage il doit y avoir dans dix jours ou dans quinze jours, parlons-en déjà maintenant, que l’on prépare les Français », a-t-il plaidé ce lundi
BFMTV. Son homologue de Provence Alpes Côte d’Azur, Renaud Muselier, appelle, en
Le parisien, le gouvernement de ne pas faire de reconditionnement «total», afin de préserver les écoles, la culture et la vie économique.

L’exécutif devrait essayer d’assurer un consensus en réunissant mardi les chefs de parti à Matignon, puis les partenaires sociaux. Il devra arbitrer rapidement, car il craint que la situation ne s’aggrave avec l’arrivée de l’hiver. «Depuis une semaine, l’accélération de la propagation du virus semble être catalysée par des températures plus fraîches. Elle est observée partout en Europe », note le ministère de la Santé.



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Astor Abel

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