Le Rwanda affirme que la France a la responsabilité de permettre le génocide de 1994
« Le message du ministre rwandais des Affaires étrangères aujourd’hui est une étape majeure dans le rapprochement de nos deux pays », a déclaré lundi un conseiller présidentiel français aux journalistes en réponse au rapport rwandais.
Depuis le génocide, les critiques du rôle de la France ont fait valoir que le président de l’époque, François Mitterrand, n’avait pas réussi à empêcher les massacres ni même à soutenir le gouvernement dirigé par les Hutu qui avait orchestré les meurtres.
« Le gouvernement français porte une grande responsabilité pour permettre la commission d’un génocide attendu », a écrit le gouvernement rwandais dans son rapport, qui a été publié sur son site principal. Le rapport a été préparé par Robert F. Le cabinet d’avocats Levi Firestone Meuse LLP, basé à Moses et Washington, DC, a été nommé par le Rwanda pour enquêter sur le rôle de la France dans le génocide.
Le rapport du Rwanda fait suite à un rapport similaire publié par la commission française en mars, qui affirmait que la France avait été aveuglée par sa position coloniale envers l’Afrique à l’égard des événements qui ont conduit au génocide et portait donc une responsabilité « lourde et écrasante ».
La commission a acquitté la France de sa complicité dans le génocide.
« En fin de compte, ce rapport ne peut pas être le dernier mot sur le rôle du gouvernement français au Rwanda. Ce mot arrivera après que le gouvernement français aura publié tous ses documents et permettra à tous ses fonctionnaires de s’exprimer librement », indique le rapport.
Plus tôt ce mois-ci, la France a annoncé qu’elle ouvrirait les archives rwandaises de l’ancien président français François Mitterrand, dans le cadre d’un effort visant à mieux comprendre le rôle de l’État dans la nation africaine pendant le génocide.