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Le gouvernement Macron a survécu. Mais peut-on vraiment gouverner la France ? – Politique

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La politique parlementaire française cette semaine s’est transformée en un jeu de poker où les gagnants perdent et les perdants gagnent.

Deux votes de confiance à l’Assemblée nationale lundi soir, lorsque l’extrême droite et l’extrême gauche ont voté contre le gouvernement, n’ont pas réussi à faire tomber la Première ministre Elizabeth Bourne. Un vote conjoint inattendu, cependant, pourrait indiquer des problèmes à venir.

Bourne était un « gagnant », mais a obtenu moins de 50 voix après avoir été contraint de démissionner – une marge beaucoup plus étroite que prévu.

Bourne et le président Emmanuel Macron se sont révélés capables de manipulation, malgré la perte de la majorité parlementaire en juin. Ils ont réussi à utiliser les dispositions d’urgence de la constitution pour forcer une première lecture du budget du gouvernement pour 2023.

Ils utiliseront encore et encore les mêmes dispositions – comme le permet la Constitution – pour faire avancer les plans de dépenses dans les semaines à venir. Cependant, l’âge budgétaire est le minimum requis par le gouvernement.

L’étroitesse du vote de lundi suggère que Macron et Born auront plus de mal à faire avancer d’autres législations plus radicales, comme un projet de réforme du système de retraite français – un objectif du programme de réélection de Macron. Ils ne peuvent utiliser leurs pouvoirs d’urgence en vertu de l’article 49.3 de la Constitution qu’une fois par an pour la législation non financière.

Le « vainqueur » tactique clair de cette nuit-là était la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen. Après avoir trompé l’assemblée et les médias, elle a détourné au dernier moment les 89 voix de son parti pour soutenir la motion de censure de la gauche.

Le Pen peut désormais prétendre être une opposition honnête, non partisane et réaliste à Macron, prête à voter avec ses ennemis de gauche pour faire tomber le gouvernement et risquer des élections anticipées.

En fait, elle savait très bien qu’elle ne risquait rien de tel.

La plupart des membres du bloc des 62 députés de centre-droit affiliés ou alignés avec les républicains ont annoncé qu’ils ne soutiendraient pas la motion de destitution. Ce sont leurs votes, ou leur absence de vote, qui ont sauvé le gouvernement – comme Le Pen savait qu’ils le feraient.

Il fallait une majorité absolue – 289 voix – sur 577 députés. L’Alliance gauche-droite a recueilli 239 voix – 50 votes courts.

Le bloc de centre-droit était également une sorte de « gagnant » – mais mal à l’aise dans la victoire. Ils maintiennent l’équilibre des pouvoirs dans l’assemblée divisée mais sont eux-mêmes déchirés.

La Première ministre française Elisabeth Borne et le président Emmanuel Macron ont démontré qu’ils pouvaient intervenir malgré la perte de la majorité parlementaire en juin | Photo de Gonzalo Fuentes/AFP via Getty Images

Certains ont tendance à soutenir le gouvernement. D’autres détestent Macron et toutes ses affaires, le blâmant pour l’effondrement de leur parti autrefois dominant.

La décision de Le Pen de modifier son vote et de soutenir la motion de censure de gauche – ainsi que la sienne – visait en grande partie à embarrasser les Républiques de centre-droit. après avoir voté, les a appelés « Comme un lit d’huîtres » – c’est-à-dire incapable de se détourner et de mûrir pour la récolte. « Il ne fait plus aucun doute que les Républicains sont les alliés d’Emmanuel Macron », a-t-elle déclaré.

certains dans L’Alliance de gauche a déclaré la victoire. Après tout, c’est leur motion de censure, et non celle de Le Pen, qui a été la plus proche du renversement du gouvernement.

En vérité, le tour de passe-passe de Le Pen était une victoire morale sur la gauche. Il y a quelques semaines, des députés de gauche ont refusé d’intégrer une équipe de football parlementaire parce qu’elle comprenait des joueurs issus du leibnisme. Lundi soir, ils se sont soudainement retrouvés alignés dans le même champ politique à mi-chemin que Le Pen.

Lors des élections législatives de juin et des élections présidentielles d’avril, certains électeurs anti-Macron sont passés de la gauche au second tour pour soutenir l’extrême droite. Le Pen espère que l’alliance impie de facto avec la gauche persuadera davantage de gauchistes de la rejoindre si elle se rend au second tour présidentiel contre le centre en 2027.

A court terme, le vote d’hier soir est rassurant pour Macron et Bourne – mais aussi un avertissement.

En tant que tel Bourne pointuIl n’y a pas de « majorité alternative » capable de gouverner le pays. Il n’y a qu’une coalition passive d’extrémistes « sans valeurs partagées, sans convictions partagées et sans ambitions cohérentes ».

D’un autre côté, une série interminable de victoires étroites du gouvernement par le biais de mesures d’urgence et de motions de confiance est une manière dangereuse de gouverner un pays où la politique descend facilement dans la rue.

Le gouvernement de Macron peut survivre. Pouvez-vous vraiment contrôler?

Macron semble déterminé à prouver qu’il le peut. Il dit qu’il fera passer la réforme des retraites d’ici mars, en utilisant à nouveau les dispositions de la guillotine d’urgence de l’article 49.3 si nécessaire. Il a déclaré qu’il n’hésiterait pas à convoquer des élections anticipées si le gouvernement perdait un vote de confiance.

La gauche et l’extrême droite sont censées s’unir à nouveau pour tenter de le vaincre. Tout dépend des républicains. Leur réponse dépendra en partie du résultat d’une élection incertaine à la direction du parti en décembre.

Logiquement, l’ensemble des 62 députés de centre-droit devrait voter en faveur du projet de Macron de reporter le minimum de départ à la retraite à 64 ans d’ici 2027 (et 65 à terme). Le parti LR milite depuis longtemps pour une réforme similaire. Le centre-droit assiégé a toutes les raisons de craindre une élection anticipée s’il vote pour faire tomber le gouvernement Bourne.

Macron et né pourrait Ainsi, la réforme des retraites a été imposée à l’Assemblée avec un soutien efficace du centre-droit au cours de la nouvelle année. La question soulevée lors du vote de lundi est finalement celle du courage ou de l’entêtement politique, et non de l’arithmétique parlementaire.

Si un gouvernement a un mandat aussi fragile, dans des moments aussi difficiles, Il impose une réforme controversée contestée par les deux tiers des Français?

La réponse à la fin ne viendra peut-être pas à l’Assemblée nationale, mais dans la rue.

Astor Abel

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