Economy

L’Afrique peut-elle réaliser son potentiel en matière d’énergie verte ?

Le premier Sommet africain sur le climat, qui débute lundi à Nairobi, vise à mettre en avant l’Afrique comme une puissance potentielle pour les énergies renouvelables.

Mohamed Addo, directeur du groupe de réflexion Power Shift Africa et éminent expert en matière d’énergie, a déclaré que malgré des défis importants, les efforts visant à définir une position africaine commune sur le climat « nous donnent beaucoup d’espoir que les choses changeront ».

L’interview a été éditée pour sa longueur et son déroulement.

Question : Comment l’Afrique peut-elle faire partie de la solution au changement climatique ?

Nous avons un potentiel incroyable en matière d’énergie renouvelable. Nous disposons de terres arables qui peuvent nourrir l’Afrique et sa jeune population. Nous disposons de vastes réserves de minéraux vitaux qui sont essentiels à la transition mondiale vers une énergie propre. Nous avons des dirigeants qui commencent désormais à intensifier leurs efforts. L’opportunité est énorme.

C’est un continent à la veille d’un développement économique radical. Que ce développement soit alimenté par des énergies renouvelables ou par des combustibles fossiles sales, déterminera dans une large mesure comment le monde respectera ce qui a été convenu (pour limiter le réchauffement climatique) à Paris en 2015.

Question : Selon vous, de quoi l’Afrique a-t-elle besoin pour y parvenir ?

Si nous voulons réellement exploiter le potentiel des ressources énergétiques propres, nous devons investir dans une politique industrielle panafricaine. Imaginez un monde dans lequel l’Afrique ajoute de la valeur à ses matières premières, rivalise avec la Chine ou toute autre grande économie et exporte des batteries plutôt que du cobalt. Il existe une énorme opportunité que nous n’avons pas encore saisie.

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Et si nous ne faisons pas travailler l’Afrique à développer sa vision stratégique pour le climat, alors cette vision fera partie de la vision chinoise, ou de la vision européenne, ou de la vision américaine. C’est dans ces grandes puissances – et dans les rivalités entre elles – que l’Afrique intervient habituellement.

Si nous nous extrayons et commençons à réfléchir selon nos propres termes, alors nous serons sur la table, et nous ne serons certainement pas sur la liste, comme je pense que nous l’avons fait jusqu’à présent.

Q : Quelle est l’importance du financement dans ces discussions ?

Depuis trop longtemps, les pays du Nord se concentrent sur la réduction des émissions et accordent peu d’attention à l’impact de la combustion des combustibles fossiles. L’Afrique, le continent le moins responsable du changement climatique, est également le plus vulnérable. Il est donc essentiel de rassembler le type d’engagements qui aideront ce continent à résister aux effets du changement climatique.

Premièrement, nous devons amener le monde développé à tenir ses promesses non tenues de 100 milliards de dollars par an en financement climatique.

Mais ce montant est très faible par rapport aux besoins réels du monde. La Banque mondiale et le Fonds monétaire international doivent être réformés pour garantir un flux de fonds plus rapide vers les projets d’infrastructures vertes et durables menés par l’Afrique.

Il est également essentiel de s’attaquer au fardeau de la dette africaine. Certains de ces pays sont incapables de faire face aux effets du changement climatique car la majeure partie de leurs revenus sert à rembourser leurs dettes envers les pays riches qui sont également responsables de la crise climatique.

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Q : Que souhaitez-vous voir du Sommet africain sur le climat ?

Et ce que nous devons faire, c’est contribuer à construire une vision qui permette à ces pays d’aller au-delà des énergies sales et de devenir des leaders environnementaux.

Il n’y a aucune raison pour que l’Afrique suive les traces des pays occidentaux qui nous ont mis dans ce pétrin en premier lieu.

La seule façon pour l’Afrique d’atteindre le type de prospérité que nous souhaitons est de tracer une voie très différente de celle suivie par les pays développés d’aujourd’hui. C’est l’opportunité que nous devons saisir.

Beaumont-Lefebvre

"Food lover. Alcohol advocate. Problem solver. Coffee expert. Internet maven for hipsters."

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