Top News

La Polynésie française et la stratégie indo-pacifique de la France – Diplomatique

En juillet 2021, le président français Emmanuel Macron s’est rendu en Polynésie française pour la première fois de son mandat. Macron a dû répondre à de nombreuses questions de politique intérieure sur la crise sanitaire liée au COVID-19, les effets sous-estimés des conséquences des essais nucléaires, l’inscription des îles Marquises au patrimoine mondial de l’UNESCO, et la lutte contre les effets du changement climatique . .

Mais la visite présidentielle avait une dimension internationale. Dans le contexte de l’influence croissante de la Chine dans la région Pacifique, Macron a expliqué la politique multimodale de la France dans la région Indo-Pacifique.

contexte international

La France a officiellement adopté la Stratégie Indo-Pacifique en mai 2018. Ce concept a été développé depuis le début du XXIe siècle par de nombreux gouvernements, notamment aux États-Unis, en Australie et au Japon. Géographiquement, la région Indo-Pacifique est un espace marin et terrestre qui comprend les océans Indien et Pacifique, et s’étend à tous les pays voisins. Mais l’Indo-Pacifique est avant tout une construction stratégique visant à contenir la montée en puissance de la Chine. La promotion internationale du concept est suivie par le développement de la Belt and Road Initiative (BRI), un autre projet transfrontalier soutenu par la Chine depuis 2013. Tous les pays qui ont adopté des connotations indo-pacifiques partagent la même ambition de contenir l’influence de la Chine dans la région.

La France a développé son propre concept de stratégie indo-pacifique. Il a une influence diplomatique, culturelle, économique et militaire dans la région. Or, c’est l’exercice de la souveraineté nationale dans les Groupes indo-pacifiques français (FIPC) – comprenant La Réunion, Mayotte, les Terres australes et arctiques françaises, Wallis et Futuna, la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française – qui légitime la présence de la France dans ce vaste. région et constituent la particularité du credo français.

Vous appréciez cet article ? Cliquez ici pour vous inscrire pour un accès complet. Seulement 5 $ par mois.

A Papeete, Macron a souligné Le rôle prépondérant de la Polynésie française Dans cette stratégie : « Nous avons une page d’ambitions pour l’avenir à écrire ici dans le Pacifique, avec la stratégie indo-pacifique à laquelle je crois et dans laquelle la Polynésie française joue un rôle clé. »

niveau régional

Les pays et territoires associés ou autonomes du Pacifique Sud ne représentent que 0,1 % de la population mondiale. Pourtant, ils représentent 6,7 % des voix aux Nations unies et 40 % de la sphère maritime internationale, de quoi attiser toutes sortes d’appétits géopolitiques. Ainsi, de nombreuses puissances asiatiques ont développé leur propre cadre pour les relations internationales avec les nations insulaires du Pacifique.

La Chine a lancé le Forum de coopération et de développement économiques Chine-pays insulaires du Pacifique (CPEDC) en 2006. En 1997, le Japon a créé la Réunion des dirigeants des îles du Pacifique (PALM), une réunion triennale entre des diplomates japonais et des représentants des nations insulaires du Pacifique. L’Inde a mis en place le Forum de coopération des îles indo-pacifiques (FIPIC) en 2014. La Corée du Sud accueille la réunion des ministres des Affaires étrangères des îles du Pacifique et de la Corée du Sud (KPIFMM) depuis 2011. Taïwan a lancé le Pacifique, malgré sa perte progressive d’influence dans le Pacific Dialogue Islands (PID) en octobre 2019. Singapour a organisé occasionnellement (2012 et 2017) des visites d’étude ministérielles auxquelles ont participé 14 ministres des affaires étrangères des îles du Pacifique. La Thaïlande participe au Forum de la Thaïlande et des îles du Pacifique (TPIF), qui a connu sa quatrième édition en 2017.

Certains pays ont également développé des stratégies diplomatiques pour définir leur politique vis-à-vis de la région du Pacifique Sud : le « Pacific Pledge » aux États-Unis, le « Pacific Turn-up » au Canada, le « Pacific Uplift » au Royaume-Uni, et le « Pacific Step-up » en Australie, « Pacific Reset » en Nouvelle-Zélande, « Pacific Elevation » en Indonésie et « Pacific Bond » au Japon.

Depuis 2002, la France a également créé son propre forum régional. Le 19 juillet 2021, cinq jours avant le déplacement présidentiel en Polynésie, se tenait le cinquième sommet entre la France et l’Océanie. Cette version a réuni en visioconférence le président du Forum des îles du Pacifique (PIF), 15 chefs et représentants des États et territoires autonomes de la région du Pacifique Sud, ainsi que des représentants des territoires français du Pacifique : Louis Mapu, chef du gouvernement de Nouvelle-Calédonie ; Edward Fritsch, président de la Polynésie française. et Nevalita Elway, présidente de l’Assemblée régionale de Wallis et Futuna.

Les armées françaises sont également activement impliquées dans la sécurité régionale dans le cadre de Coopération active et pratiquey compris la réunion des ministres de la Défense du Pacifique Sud. La France fait également partie de l’accord tripartite Franz réunissant la France, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui se concentre sur les secours en cas de catastrophe dans la région. Au-delà, la France Il a récemment commandé un exercice naval Il comprend les membres du Quartet (Australie, Inde, Japon et États-Unis).

La France, un acteur légitime dans la région ?

La France possède la deuxième plus grande zone économique exclusive (ZEE) au monde avec une superficie de près de 11 millions de kilomètres carrés. Grâce en grande partie à la Polynésie française et à sa zone économique exclusive de 4,5 millions de kilomètres carrés, une zone maritime égale à la masse continentale de l’Union européenne. La Polynésie française représente à elle seule environ 45 % de la zone économique exclusive française.

En juillet 2021, pour la première fois dans l’histoire de France, le président de la République française s’est rendu dans l’archipel nord de la Polynésie, les Marquises, à environ 1 500 kilomètres de l’île de Tahiti. Ensuite, Macron s’est rendu sur l’île de Manihi dans l’archipel des Tuamotu. La visite d’un président français dans ces deux archipels lointains confirme l’intérêt de la France pour le potentiel géopolitique de la Polynésie française. La densité marine du territoire est un atout géostratégique et une opportunité de développement importante qui a des implications sur la connectivité aérienne, les câbles sous-marins, la politique spatiale, les nodules polymétalliques, etc. Désirs de certains acteurs internationaux, notamment la Chine.

Vous appréciez cet article ? Cliquez ici pour vous inscrire pour un accès complet. Seulement 5 $ par mois.

Les différentes stratégies de Pékin pour étendre son influence dans le Pacifique Sud sont bien documentées : influence économique, exploitation de la diaspora, aide au développement, financement des infrastructures, participation et régulation des dialogues multilatéraux, coopération politique bilatérale. En ce qui concerne les territoires français et la Polynésie française en particulier, la Chine n’entre pas officiellement en conflit avec la souveraineté française dans la région. Ce faisant, Pékin maintient sa relation bilatérale avec un important partenaire européen. Cependant, la Chine refuse de reconnaître la France comme un acteur légitime dans l’environnement régional asiatique. C’était un doute exprimé Écrit par un officier chinois en 2013 lors du Dialogue Shangri-La : « Pour nous, la France est en Europe. »

La stratégie française dans la région indo-pacifique à Pékin est perçue comme un stratagème « anti-Chine » mené par les États-Unis. Le discours inaugural de Macron dans l’Indo-Pacifique, qu’il a prononcé en Australie en mai 2018, a été ridiculisé par les médias nationaux chinois.Plus alarmant encore, en avril 2019, des navires de la marine chinoise se sont approchés d’un navire de la marine française, le Vendémiaire, et lui ont demandé de quitter le Détroit de Taïwan. Cet incident indique que la France est perçue par le gouvernement chinois comme un mandataire des États-Unis, notamment dans son adoption du lexique indo-pacifique.

En conclusion, la France dispose d’atouts importants dans la région indo-pacifique, notamment l’exercice de la souveraineté nationale sur le territoire indo-pacifique français. La promotion de la stratégie Indo-Pacifique par l’État français vise à légitimer et à crédibiliser la position de la France en tant que puissance dans la région Indo-Pacifique. La stratégie française se veut globale et non explicitement dirigée contre un pays, mais est interprétée à Pékin comme une politique anti-chinoise. A l’avenir, les FIPC deviendront une composante majeure des relations internationales françaises, et la Polynésie française deviendra une composante importante des relations sino-françaises.

Astor Abel

"Ninja de bière certifié. Aficionado maléfique de la culture pop. Evangéliste de la télévision."

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer