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La pollution atmosphérique joue un rôle dans la mortalité de Covid-19, selon une étude

Un Indien sur le Rajpath le 9 octobre 2020 à New Delhi, en Inde. – Arvind Yadav / Hindustan Times // SI

Un long terme, la pollution pourrait jouer un rôle dans la mortalité liée à
coronavirus. Une étude internationale montre ce mardi que respirer de l’air pollué augmente le risque de mourir en moyenne dans le monde de 15%.
Covid-19.

L’étude publiée dans la revue spécialisée Recherche cardiovasculaire s’emploie à évaluer dans quelle proportion cette pollution, déjà cause de décès prématurés, pourrait également influencer la mortalité liée au Covid-19. Cette proportion serait d’environ 19% en Europe, 17% en Amérique du Nord, environ 27% en Asie de l’Est, selon les estimations du professeur Jos Lelievel de l’Institut Max Planck de chimie de Mayence (Allemagne). ) et ses collègues.

Un récepteur stimulé par la pollution?

Mais les auteurs n’établissent pas de relation directe de cause à effet entre cette pollution et la mortalité par Covid. Ils ont utilisé des données épidémiologiques antérieures américaines et chinoises sur la pollution de l’air et Covid-19 et sur le SRAS de 2003, une maladie similaire à Covid. Ils les ont combinés avec des données satellitaires sur l’exposition mondiale à particules fines polluantes (PM2,5) et les données des réseaux de surveillance de la pollution des sols, pour effectuer leurs calculs.

Les particules polluantes semblent augmenter l’activité d’un récepteur, appelé ACE-2, situé à la surface des cellules, impliqué dans la façon dont Covid-19 infecte les patients, selon les chercheurs. « On a donc un ‘double coup’: la pollution de l’air endommage les poumons et augmente l’activité de l’ACE-2, ce qui conduit à une meilleure absorption du virus », selon le professeur Thomas Munzel (Johannes University Gutenberg, Mayence), cosignataire de l’étude.

Chiffres « prématurés »

« La transition vers une économie verte avec des sources d’énergie propres et renouvelables favorisera à la fois l’environnement et la santé publique, au niveau local en améliorant la qualité de l’air et au niveau mondial en limitant le changement climatique », plaident-ils. Jugeant « extrêmement probable » l’existence d’un lien entre pollution de l’air et mortalité due au Covid-19, Anna Hansell, professeur d’épidémiologie environnementale (Université de Leicester) juge pour sa part « prématuré d’essayer de le quantifier précisément ».

Elle évoque «bien d’autres bonnes raisons d’agir maintenant» pour réduire la pollution de l’air, que l’OMS associe déjà à 7 millions de décès par an dans le monde (4,2 millions de ces décès liés à la pollution de l’air extérieur et le reste à la pollution de l’air intérieur).

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Lothaire Hébert

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