Interdiction de l’abaya en France : jusqu’où ira la police vestimentaire ? | Actualités sur les droits des femmes
Pour faire respecter l’interdiction de l’ourdou dans les salles de classe, 14 000 personnels éducatifs seront formés d’ici la fin de l’année et 300 000 d’ici 2025.
La décision du gouvernement français d’interdire aux enfants des écoles publiques de porter l’abaya, le vêtement ample et long porté par certaines femmes musulmanes, a également suscité des critiques et des applaudissements de la droite.
Lobna El Rigy, chef du Front des étudiants musulmans en France, a déclaré à Al Jazeera que l’interdiction ciblait les immigrés et était « intrinsèquement raciste ».
On sait que la abaya n’est pas un vêtement religieux, c’est en fait une question culturelle même si le gouvernement ne semble pas intéressé par cette information et l’interdit toujours, ce qui est intéressant car outre l’Afghanistan et l’Iran, la France est le seul autre pays qui légalise Ce que les femmes peuvent et ne peuvent pas porter.
La décision annoncée dimanche a également été condamnée par de nombreuses voix de gauche, notamment Clémentine Otan, députée de France Insomies, qui a critiqué ce qu’elle a qualifié de « police vestimentaire » et cette décision « caractérisant le rejet obsessionnel des musulmans ».
La France a imposé une interdiction des symboles religieux dans les écoles publiques depuis 2004 pour maintenir sa stricte laïcité, connue sous le nom de « laïcité ». Il s’agit d’un sujet sensible qui suscite régulièrement des tensions politiques dans le pays.
Le porte-parole du gouvernement, Olivier Ferrand, a déclaré lundi que le manteau était « clairement religieux » et « une attaque politique et un signe politique ». Le port du manteau était considéré comme un acte « d’évangélisation ».
« vraiment dommage »
Certains universitaires ont convenu que cette décision pourrait se retourner contre eux, notamment parce qu’elle concernait des vêtements qui, selon eux, étaient portés pour la mode ou l’identité plutôt que pour la religion.
« Cela va blesser les musulmans en général. Ils se sentiront à nouveau stigmatisés », estime la sociologue Agnès de Feo. « C’est vraiment dommage parce que les gens vont juger ces jeunes filles pendant cela. » [the abaya] C’est une expression adolescente sans conséquences.
De Feo a déclaré que la France avait interdit le port du foulard dans les écoles en 2004 et avait adopté une interdiction du voile intégral dans les lieux publics en 2010, provoquant la colère de certains membres de la communauté musulmane de plus de cinq millions de personnes et conduisant à la création d’écoles islamiques privées.
Pour faire respecter l’interdiction des blouses dans les salles de classe, le ministre de l’Éducation, Gabriel Atal, a déclaré que 14 000 membres du personnel éducatif seront formés à des postes de direction d’ici la fin de cette année, et que 300 000 membres du personnel seront formés d’ici 2025.
Des voix se sont rapidement élevées contre le projet d’interdire les robes longues dans les écoles.
« Pour moi, l’abaya n’est pas un vêtement religieux. « C’est un peu une mode », a déclaré Abdallah Zakri, président du Conseil français du culte musulman, à la chaîne d’information BFMTV.
Cependant, le président du Parti républicain conservateur, Eric Ciotti, n’a pas tardé à saluer la décision de dimanche, qui, selon lui, était attendue depuis longtemps.
L’homme politique de droite Eric Zemmour, à la tête du Mouvement Petite Relance ! Un parti anti-immigration, posté sur X : « L’interdiction de l’abaya est un bon premier pas si elle est mise en œuvre. »
Mais Otan a qualifié cette décision d' »inconstitutionnelle », demandant : « Jusqu’où ira la police vestimentaire ? »