Greensell a utilisé des prêts aux contribuables pour réduire son exposition à Sanjeev Gupta
Greensell Bank a utilisé des prêts garantis par l’État de trois gouvernements européens pour réduire son exposition aux sociétés appartenant à Sanjeev Gupta, soulignant l’exposition potentielle des contribuables à l’empire commercial en difficulté du magnat des métaux.
Le stratagème, décrit dans des documents consultés par le Financial Times, donne un aperçu des tactiques utilisées par Greensell Bank pour tenter de calmer les régulateurs inquiets des risques des prêts à la GFG Alliance de Gupta.
Le groupe de financement de la chaîne d’approvisionnement Greensill Capital s’est effondré dans la direction en mars, provoquant un scandale politique et financier international. Les relations du prêteur avec les sociétés Gupta font actuellement l’objet d’une enquête criminelle menée par le Serious Fraud Office du Royaume-Uni à GFG.
L’année dernière, la filiale bancaire de Grensel basée à Brême a fait face à une pression croissante de la part du chien de garde financier allemand BaFin pour réduire ses prêts importants à GFG.
En réponse, Greensell Bank a élaboré un plan pour utiliser les garanties gouvernementales accordées dans le cadre des mesures économiques de Covid pour compenser le risque de crédit, selon un rapport du directeur de la banque.
Fin juillet 2020, Grencelle Bank a écrit à la BaFin décrivant un plan selon lequel les prêts garantis par le gouvernement à trois filiales de GFG en France, en Italie et en République tchèque seraient utilisés comme garantie en espèces contre les prêts existants de la banque à GFG, selon un rapport du directeur Michael Frege du cabinet d’avocats allemand CMS Hasche Sigle.
Le rapport indique que le risque de crédit de Greensell Bank par rapport à GFG sera transféré aux gouvernements. Au moment de l’effondrement de Grensell, les sociétés de GFG devaient à sa banque de Brême plus de 2,8 milliards d’euros, selon le rapport du responsable.
Les sociétés GFG en France, en Italie et en République tchèque ont obtenu quatre prêts d’un montant total de 190 millions d’euros, les gouvernements respectifs fournissant des garanties de 80 ou 90 pour cent de la valeur des prêts.
Selon le rapport, les avocats travaillant pour le fonctionnaire vérifient la validité des garanties de prêt.
Les prêts ont été accordés en plus des prêts garantis par les contribuables de 400 millions de livres sterling à huit sociétés liées à Gupta dans le cadre du programme britannique de prêts pour perturbations majeures des activités liées aux coronavirus. Le Financial Times avait précédemment rapporté que Gupta avait restructuré son entreprise l’année dernière pour maximiser le montant des prêts garantis par les contribuables britanniques qu’il pouvait obtenir du programme.
En France, la banque publique d’investissement BPI a soutenu deux prêts, d’un montant de 17 millions d’euros et 10 millions d’euros, accordés par Grencelle Bank au groupe Alphanes Aluminium. Liberty Magona Srl, qui fait partie des activités sidérurgiques de GFG, a reçu un prêt de 86 millions d’euros, soutenu par l’agence italienne de crédit à l’exportation Sace. Parallèlement, en République tchèque, les activités sidérurgiques de GFG Liberty Ostrava ont reçu un prêt de 76 millions d’euros adossé à l’agence de crédit à l’exportation du pays, Egap.
L’ensemble du groupe a été secoué par l’effondrement de Greensell, son plus grand prêteur. GFG essaie maintenant de refinancer et de rembourser ses créanciers.
La direction de Greensell Bank fait l’objet d’une enquête pénale pour suspicion de manipulation de bilan, suite à une plainte de la BaFin, qui a ordonné début mars la cessation d’activité de la banque. Un examen médico-légal, mené par KPMG, a révélé que Greensill « n’était pas en mesure de fournir la preuve des créances sur son bilan qu’elle avait achetées auprès de GFG Alliance ».
GFG et Grensell ont refusé de commenter.