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DEPECHE INFO: Latécoère supprimera 475 emplois en France, soit un tiers de ses effectifs

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Frappée par la crise aéronautique, Latécoère présente aujourd’hui aux syndicats un plan de sauvegarde de l’emploi qui prévoit la suppression de 475 emplois en France, soit un tiers des effectifs français. L’action a été suspendue à la Bourse de Paris.

Coup de tonnerre à Toulouse. Lors d’un comité social et économique (CSE), Latécoère a annoncé ce matin qu’un plan de restructuration allait être mis en place pour faire face à la baisse de l’activité aéronautique. Sur les 1504 salariés de l’équipementier aéronautique en France, 475 postes sont menacés de suppression, soit près d’un tiers des effectifs (32%) dans les deux branches d’activité: aérostructure (sections de fuselage, portes d’avion) ​​et câblage. Ce plan a été approuvé hier soir par le conseil d’administration de Latécoère. De plus, 1 000 emplois ont déjà été supprimés à l’étranger les semaines précédentes en Tunisie, en République tchèque … sur une main-d’œuvre internationale de 3 500 personnes avant la crise. La cotation de l’action a été suspendue ce matin à la Bourse de Paris.

Le fournisseur des grands avionneurs mondiaux (Airbus, Boeing, Bombardier, Embraer, etc.) fait face à une baisse de 40% de ses volumes de commandes avec un chiffre d’affaires en baisse dans les mêmes proportions en raison de la crise Covid 19. «On ne voit pas de reviennent à la normale avant 2025 et sont contraints de s’adapter pour que Latécoère continue de vivre. Mais nous faisons tout pour préserver notre empreinte industrielle en France », commente Thierry Mootz, PDG du groupe Latécoère.

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En effet, la direction s’est engagée à ne fermer aucun site industriel en France. Les sites toulousains de Montredon, Périole, Colomiers et Gimont dans le Gers poursuivront leurs activités, comme le site de câblage de Liposthey (Landes) et Crès spécialisé dans le câblage spatial (Hérault). Cependant, la petite unité de production de LATelec à Labège sera arrêtée. Seules les fonctions administratives seront conservées sur place. Certains sites seront renforcés car Latécoère cherche à se réorganiser plus efficacement, notamment en regroupant les équipes R&T. Au total, huit des neuf sites de production industrielle en France sont maintenus.

Alors que sa fermeture avait été envisagée pendant un certain temps, le site de Gimont est maintenu. – DR

« Minimisez l’impact »

En préparation depuis l’été dernier, ce plan de restructuration a été étroitement construit avec les services de l’Etat afin d’en limiter les effets. «Nous avons réussi à sauver 150 postes en coordination avec le ministère de l’Industrie et les négociations qui s’ouvriront avec les instances représentatives du personnel utiliseront tous les moyens pour réduire au maximum l’impact», assure Thierry Mootz. Tous les leviers mis en place par le gouvernement tels que l’activité partielle de longue durée (APLD), les mécanismes de formation ou encore une convention collective de performance (APC) feront partie des négociations pour faire baisser le chiffre de 475 suppressions d’emplois. Les discussions avec les syndicats de l’entreprise dureront quatre mois et commenceront le 30 septembre.

« Participer à la consolidation du secteur »

Déjà affaibli avant la crise du Covid 19, Latécoère est tombé dans le rouge ces derniers mois. Au premier semestre 2020, le groupe toulousain a enregistré une perte de 94 millions d’euros. Son chiffre d’affaires a plongé de 37,6% à 231,9 millions d’euros sur les six premiers mois de l’année. Le groupe a obtenu un prêt garanti par l’Etat (PGE) d’un montant de 60 millions d’euros, même si la direction assure n’avoir, à ce jour, « aucun problème de trésorerie ». En 2019, Latécoère a réalisé 713,1 millions d’euros de chiffre d’affaires porté par le pôle interconnexions (câblage) mais peine toujours à atteindre une rentabilité durable. Dans la stratégie de rebond portée par le nouveau PDG de Latécoère arrivé en mars, le Britannique Philippe Swash, le groupe aéronautique entend participer à la consolidation du secteur.

« C’est notre stratégie depuis plusieurs années et cela n’a pas changé. La consolidation de la filière doit nous permettre d’atteindre le point critique pour pouvoir compter dans les programmes aéronautiques de demain comme l’avion décarboné » confie Thierry Mootz, le chef de l’exploitation. Latécoère, contrôlée par le fonds d’investissement américain Searchlight depuis décembre 2019, finalise actuellement l’acquisition d’une usine canadienne de Bombardier au Mexique dans le câblage aéronautique.

Secoués par une crise sans précédent, les acteurs du secteur aéronautique cherchent à se fédérer pour former des groupes plus solides. Ainsi, le Lotois Figeac Aero a entamé des discussions avec plusieurs entreprises et son président Jean-Claude Maillard a cité les noms d’acteurs majeurs de la mécanique comme partenaires potentiels: Mecachrome, Nexteam, We Are, Lauak … dont la fusion pourrait donner du sens. Dans ces grandes mécaniques industrielles qui se lancent, il reste à voir si Latécoère sera l’acheteur ou le racheté.

Beaumont-Lefebvre

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