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Asile constitutionnel: un statut rare accordé en France aux «  combattants de la liberté  »

En France, le statut de réfugié peut être divisé en deux catégories: le réfugié traditionnel, dont la protection est accordée en vertu de la Convention de Genève, et le réfugié constitutionnel sur la base de la Constitution française. Les immigrés de l’information regardent les exigences de cette deuxième classe peu connue.

Il existe une sous-catégorie inconnue du statut de réfugié en France: l’asile constitutionnel. Cette protection peut être accordée par l’Ofpra (Office de protection des réfugiés et des apatrides) ou la Cour nationale d’asile (CNDA) «à toute personne persécutée parce qu’elle a combattu pour la liberté». C’est grâce au paragraphe 4 de Introduction à la Constitution de 1946.

Selon l’Ofpra, il existe quatre critères principaux:

  • Le demandeur doit être victime d’une «persécution de facto» et ne peut tout simplement pas avoir peur de la persécution (par opposition à un soi-disant réfugié «traditionnel»).
  • Les auteurs de cette persécution peuvent être identifiés, ils peuvent ne pas être reconnus et ils peuvent ou non être organisés.
  • Le demandeur doit être ou doit être actuellement engagé dans la mise en place d’un système démocratique ou de valeurs connexes (liberté d’expression, liberté d’association, liberté d’association, liberté syndicale, etc.).
  • Cet engagement doit être motivé par des considérations d’intérêt public (et non de caractère personnel).

L’asile constitutionnel concerne principalement les opposants à l’extrémisme politique ou religieux, les journalistes ou intellectuels luttant pour la liberté de la presse ou la liberté d’expression, ainsi que les femmes luttant pour leurs droits. Ces derniers font partie « des principaux bénéficiaires des décisions de justice accordant l’asile constitutionnel depuis 2001 », selon le Conseil national de la sécurité nationale.

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La protection accordée à un réfugié constitutionnel est la même que celle accordée à un réfugié classique. La différence la plus significative entre ces deux groupes est le fait que, contrairement au statut de réfugié classique basé sur la Convention de Genève, l’asile constitutionnel repose spécifiquement sur la Constitution française.

Une poignée de réfugiés constitutionnels chaque année

Le ministère français de l’Intérieur regroupe dans ses statistiques les deux groupes, car l’asile constitutionnel lui est rarement accordé. Cependant, la CNDA, dans son rapport annuel révélé fin janvier, distingue et note qu’une seule personne a pu en bénéficier en 2020.

Cette militante irakienne risquait d’être assassinée si elle retournait dans son pays d’origine en raison de son opposition à l’Etat islamique. Comme elle, au plus 12 personnes par an ont obtenu le statut de réfugié constitutionnel depuis 2001, note la cour.

Les demandes pour ce type d’asile échouent souvent pour de bonnes raisons, selon Gérard Sadiq, en charge des dossiers d’asile au sein de l’organisation humanitaire. Cimade.

« Lorsqu’un demandeur se présente à l’Ofpra, ses agents déterminent s’il est éligible à l’asile traditionnel ou constitutionnel selon chaque cas. Le demandeur ou la personne qui l’accompagne peut invoquer l’asile constitutionnel, mais le bureau ne répond guère à cette demande », a-t-il expliqué dans une entrevue avec Immigrants d’information.

« Nous sommes maintenant dans une situation quasi inconstitutionnelle où nous devons examiner la demande d’asile du » combattant de la liberté. « Mais d’abord, ils doivent y avoir droit. Mais l’Ofpra n’est pas informé des droits de l’homme si le demandeur l’est, sur le Par exemple , d’un pays tiers sûr ou s’il a déjà adopté le règlement de Dublin. Il est donc extrêmement rare qu’il réussisse à confirmer le statut de demandeur d’asile constitutionnel car le demandeur passe rarement la première étape d’une procédure administrative complexe. « 

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Le concept d’asile constitutionnel a été introduit en France dans les années 1990. Il a commencé à se développer à la fin de cette décennie et au début des années 2000, «quand il y avait un certain nombre de conflits entre groupes armés, en Algérie et en Bosnie par exemple, qui faisaient rage», poursuit Sadiq.

À cette époque, une soixantaine de personnes se voyaient accorder l’asile constitutionnel chaque année, selon Sadiq. La plupart d’entre eux étaient des Algériens victimes d’abus et de violences de la part du Groupe islamique armé algérien. Mais il y avait aussi un certain nombre de Bengalis, des dirigeants civils de plusieurs pays et des femmes revendiquant leurs droits, notamment en Afghanistan.

« Ce sont les principales raisons de l’asile en France, mais elles sont toujours très élitistes », dit Sadek. « L’asile constitutionnel a perdu sa place importante aujourd’hui, d’autant plus que les critères de cette situation se recoupent avec les critères de protection secondaire ».

Détournement du règlement Dublin

Sadik admet que cette situation est un peu dépassée maintenant. « N’importe qui peut invoquer l’asile constitutionnel pour échapper au règlement de Dublin [this stipulates that the first country trodden on within the European Union must be the country of the asylum application]. Par exemple, j’ai accompagné un journaliste burundais qui avait déjà obtenu un visa belge mais qui voulait vivre en France. Dans son cas, l’asile constitutionnel a réussi, alors qu’avec l’asile traditionnel, il aurait été contraint de retourner en Belgique », dit Sadiq.

Selon Sadiq, l’asile constitutionnel, qui ne sert plus «de véritable rôle de protection des personnes», reste un outil juridique intéressant. Cela est particulièrement vrai à un moment où l’Europe s’emploie à réformer l’asile et à mettre en place un nouveau règlement sur l’immigration.

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Le spécialiste conclut que « si ces nouveaux textes sont adoptés, il nous sera possible de saper certaines dispositions, comme l’idée de pays tiers sûrs, en les contestant sur la base de l’asile constitutionnel ».

Astor Abel

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