Madame la Présidente,
Je remercie le Mozambique d’avoir organisé ce débat et je voudrais saluer son engagement exemplaire en faveur de l’agenda « Femmes, paix et sécurité ». Je voudrais également remercier les spécialistes de l’information pour leurs précieuses contributions à notre discussion.
A la veille du 8 mars, alors que nous observons des reculs sans précédent des droits des femmes dans le monde, un engagement fort du Conseil à mettre pleinement en œuvre les dix résolutions qui composent l’agenda Femmes, paix et sécurité, dans ses quatre dimensions, est essentiel .
En prévention d’abord. La politique de ségrégation pratiquée par les talibans en Afghanistan, qui viole collectivement et systématiquement les droits et libertés des femmes afghanes, est intolérable et contribue à plonger le pays dans la crise.
Deuxièmement, dans le domaine de la protection. Dans toutes les situations de conflit et de crise, et pour prendre des exemples actuels, en Ukraine, au Yémen et en Somalie, les femmes sont particulièrement touchées par les violences sexuelles et sexistes, si elles ne sont pas délibérément ciblées. Les responsables doivent être tenus responsables de leurs actes. La France salue le rôle de la Cour pénale internationale dans la lutte contre l’impunité. Elle appelle tous nos partenaires à accroître la pression sur les auteurs de ces crimes en imposant des sanctions aux auteurs de ces violences.
Troisièmement, dans le domaine de la participation des femmes. Seuls 28% des accords de paix incluent des clauses sur le rôle des femmes et au cours des 25 dernières années, seuls 2% des médiateurs et 8% des négociateurs ont été des femmes. Selon ONU Femmes, l’inclusion des femmes dans les pourparlers de paix augmente de 35 % les chances d’un accord de paix durable. Notre conseil doit appliquer le principe du « pas sans femmes » dans son travail.
La France est pleinement mobilisée à travers sa diplomatie féministe pour mettre en œuvre l’agenda « Femmes, paix et sécurité », à travers son troisième Plan d’action national.
Il continuera à soutenir la mise en œuvre de mandats solides et de ressources adéquates pour assurer la protection et la participation des femmes aux missions des Nations Unies.
Il poursuivra également ses efforts pour accroître le nombre de femmes parmi son personnel et pour promouvoir la représentation et la participation pleines, égales, substantielles et effectives des femmes à tous les niveaux de direction dans ces opérations. A cet effet, la France finance la formation des femmes officiers et conseillères francophones sur les questions de genre dans les opérations de maintien de la paix.
Elle continuera d’agir contre toutes les formes de violences, menaces ou représailles à l’encontre des femmes artisanes de la paix.
Ce soutien indéfectible à l’agenda Femmes, paix et sécurité s’est traduit par le Forum Génération Égalité à Paris en juin 2021, co-présidé avec le Mexique et organisé avec ONU Femmes. Nous appelons tous les pays à rejoindre la dynamique lancée par le Forum, qui a su mobiliser plus de 40 milliards de dollars d’engagements, et à ratifier la Charte Femmes, Paix, Sécurité et Action Humanitaire lancée à cette occasion.
Nous accompagnons les organisations de la société civile dans la mise en œuvre de l’agenda « Femmes, Paix et Sécurité » à travers notamment le Fonds de Soutien aux Organisations Féminines, créé par la France, qui depuis 2019 a mobilisé plus de 120 millions d’euros pour financer les activités des mouvements de femmes autour le monde. Nous maintiendrons ce fonds pour veiller à ce que les droits des femmes soient défendus sur le terrain.
Madame la Présidente,
Avec des engagements concrets, il sera possible de mettre pleinement en œuvre l’agenda « Femmes, paix et sécurité », et à cet égard, soyez assurés de notre mobilisation continue.
Merci.
