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Face à la deuxième vague de Covid-19, Moscou hésite à imposer des mesures drastiques

Observer la santé et l’état politique de la Russie au moment de la deuxième vague de Covid-19, c’est comme jouer le jeu des sept différences. Avec quelques détails, la situation de l’automne est une copie de celle qui prévalait au printemps, lorsque le pays a vu l’épidémie tomber sur lui avec, déjà, quelques semaines de retard sur l’Europe.

En termes de similitudes, il y a surtout les chiffres: le 6 octobre, celui des nouvelles contaminations quotidiennes égalait le pic de 11600 atteint le 11 mai, lors de la première vague, à un moment où Moscou s’enorgueillissait déjà des tests de masse. .

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Depuis lors, l’augmentation est continue. Le lundi 12 octobre, un nouveau record a été battu, avec 13 592 nouveaux cas. La Russie est toujours quatrième au monde pour le nombre total de contaminations.

La géographie de l’épidémie est également similaire à celle du printemps. Moscou est toujours en tête, avec près d’un tiers des nouvelles contaminations. Viennent ensuite la région de Saint-Pétersbourg, le Caucase, la Russie centrale … Parmi les quelques chiffres disponibles, plusieurs de ces régions rapportent que les lits destinés au coronavirus sont occupés à 90%. D’autres procédures médicales sont retardées.

Le climat a changé

La comparaison s’arrête là. Car au moment du pic printanier, la Russie avait pris des mesures drastiques depuis longtemps. La grande majorité des magasins et des lieux de loisirs avaient été fermés et des dizaines de millions de Russes soumis à un confinement strict. Ces mesures ont été soudainement levées en juin, avant le vote sur une réforme constitutionnelle donnant au président Vladimir Poutine le droit de rester au pouvoir jusqu’en 2036.

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Aujourd’hui, la sévérité n’est plus de mise. Si les frontières du pays sont fermées depuis mars, la Russie semble vivre de manière insouciante. Même à Moscou, où le maire, Sergueï Sobianine, s’est distingué par sa prudence, le climat a radicalement changé. La fermeture de bars ou de boîtes de nuit, souvent bondés, n’est même pas à l’ordre du jour, et l’obligation de porter le masque dans les transports, bien appliquée au printemps, est devenue très théorique.

La mairie a seulement demandé, fin septembre, aux personnes de plus de 65 ans de se confiner, désactivant pour cela leur carte de transport à tarif réduit. Les entreprises sont tenues de mettre en place le télétravail pour au moins 30% de leurs salariés.

Le pari des autorités semble être que l’expérience acquise au printemps permettra de résister à une seconde vague. Un médecin de Moscou confirme à Monde que la transformation des hôpitaux en structures dédiées au Covid-19 se fasse dans un « Beaucoup plus efficace et serein » cela alors, même si les équipements de protection continuent de faire défaut. Ce médecin s’exprime de manière anonyme, un certain nombre de soignants ayant été sanctionnés pour avoir parlé à la presse.

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Lothaire Hébert

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