Des centaines de personnes se rassemblent au Soudan pour soutenir une initiative soutenue par l’armée
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Khartoum (AFP) – Des centaines de Soudanais se sont rassemblés dimanche pour soutenir une initiative politique soutenue par le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, qui a dirigé le coup d’État militaire l’année dernière, ont rapporté des correspondants de l’AFP.
Les rassemblements ont eu lieu devant une salle de conférence à Khartoum, où se tiennent des réunions depuis samedi, avec une initiative récemment développée visant à mettre fin à la crise politique au Soudan.
L’initiative, connue sous le nom de « L’appel du peuple du Soudan », a été lancée le mois dernier par le célèbre chef religieux soufi, Al-Tayyib Al-Jedd.
À la fin du mois dernier, Al-Burhan – qui a dirigé le coup d’État d’octobre qui a perturbé la transition du Soudan vers un régime civil – a salué l’initiative.
Al-Burhan, dans un discours télévisé dimanche, a exhorté toutes les factions soudanaises à unir leurs efforts pour rassembler le peuple soudanais « pour poursuivre la phase de transition et ouvrir la voie aux élections ».
Il a également déclaré que l’armée soutenait les aspirations du peuple à « un régime démocratique sous un gouvernement civil élu ».
Le manifestant Hudhayfa Mohamed a déclaré qu’il « soutient l’initiative appelant à un consensus national qui, nous l’espérons, mettra fin aux crises au Soudan ».
Un autre manifestant, Othman Abdel Rahman, a déclaré que l’initiative « appelle à la fin de la sédition » et « rassemble plusieurs factions de tout le Soudan, y compris des soufis, des groupes armés et autres ».
Les Forces pour la liberté et le changement, le principal bloc civil au Soudan qui a été évincé du pouvoir lors du coup d’État, n’ont pas rejoint l’initiative.
Étaient également absents les membres des comités de résistance, des groupes informels qui ont émergé lors des manifestations de 2019 contre Bashir et qui ont lancé des appels à des rassemblements anti-coup d’État ces derniers temps.
Le Soudan souffre de troubles politiques, d’une crise économique croissante et d’une escalade des affrontements ethniques dans son arrière-pays.
La prise du pouvoir militaire a bouleversé la transition vers un régime civil qui a commencé après l’éviction de l’homme fort Omar el-Béchir, qui a régné pendant trois décennies en 2019.
Le pays a depuis été témoin de manifestations quasi hebdomadaires et d’une violente répression qui a jusqu’à présent tué au moins 116 personnes, selon des médecins pro-démocratie.
Une conférence organisée par l’initiative samedi a réuni des diplomates d’Egypte, d’Arabie saoudite et de l’Union africaine.
Dans un discours prononcé à l’époque, le grand-père a déclaré que l’initiative rassemblait environ 120 partis politiques et plusieurs factions, y compris des ordres soufis et des chefs tribaux.
Il a également déclaré qu’il visait à lutter contre la « détérioration économique » du pays et à « réaliser la paix et la sécurité » et à garantir que les élections prévues pour l’année prochaine se déroulent « dans l’équité ».
La figure soufie a également appelé les gens à « se rassembler pour soutenir » l’armée et les autres forces de sécurité pour assurer l’unité. Il a exhorté les factions qui n’ont pas assisté à la réunion à se joindre à l’initiative même si elles s’y « opposent » ou ont des « réserves ».
Le mois dernier, Al-Burhan a promis dans un discours télévisé de se retirer et de laisser la place aux factions soudanaises pour s’entendre sur un gouvernement civil.
Les dirigeants civiques évincés lors du coup d’État de l’année dernière ont qualifié sa décision de « canular », et les manifestants pro-démocratie ont lancé un cri de ralliement « pas de négociation, pas de partenariat » avec l’armée.
© 2022 AFP