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Rapport d’abus sur l’Église catholique en France – choquant, mais pas surprenant – Politico

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Tom Heneghan est un ancien rédacteur religieux à Reuters. Il écrit maintenant depuis Paris pour le Tablet PC de Londres.

Un rapport résumant l’ampleur des abus sexuels dans l’Église catholique de France au cours des sept dernières décennies a choqué le pays. Mais alors que les chiffres étaient vraiment choquants, le rapport n’était pas vraiment surprenant.

Le battement de tambour des problèmes qui ont été révélés au cours des vingt dernières années a rendu difficile d’ignorer le fait que l’Église a un sérieux défi systémique sur les bras. Le vrai choc, c’est que cela a finalement été dit à haute voix.

Le rapport, préparé par une commission indépendante dirigée par l’ancien juge respecté Jean-Marc Sauvé, a donné une ampleur et une forme à un scandale que l’Église ne pouvait plus couvrir.

Présenté devant un public comprenant de nombreux dirigeants catholiques assis dans un silence honteux, il a été estimé qu’au moins 3 000 prêtres – environ trois pour cent du total du pays – ont agressé le palais et environ 216 000 enfants ont été maltraités. 114.000 autres ont été maltraités par des employés laïcs de l’église.

Ce document de 485 pages n’est pas le premier du genre dans le monde catholique. Le panel a consulté et inclus 10 études similaires menées depuis 2004 dans d’autres pays tels que l’Australie, la Belgique, l’Allemagne, l’Irlande, les Pays-Bas et les États-Unis. Selon Sauvy, la France compte relativement moins d’agresseurs et se situe donc en réalité « au bas de cette échelle ».

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La France est confrontée à ce problème depuis 2001, lorsque Mgr Pierre Pécan de Bayeux a été condamné, devant un tribunal civil, pour avoir dissimulé un prêtre abusif dans son diocèse. Depuis lors, les chefs religieux ont régulièrement exprimé des remords à mesure que de nouveaux cas apparaissaient et ont soutenu des mesures visant à prévenir de nouveaux abus.

Mais leurs efforts ont échoué. Alors que des analyses plus approfondies des rapports catholiques émergeaient dans d’autres pays et que les victimes d’abus commençaient à parler lentement, la pression en ce sens s’est accentuée en France.

Enfin, en 2016, l’association de victimes La Parole Libérée accuse les archevêques successifs de Lyon d’avoir couvert l’assaillant en série, le père Bernard Brinate. En fin de compte, il a été démis de ses fonctions et condamné à cinq ans de prison par un tribunal civil, et le cardinal Philippe Barbarin a été contraint de démissionner du diocèse en 2019.

La Conférence des évêques a décidé de nommer la commission indépendante en 2018 et a nommé Sauvé, un catholique expérimenté, à sa présidence.

Le rapport Sauvé, qui comprend des discussions détaillées sur les enseignements et les pratiques de l’Église, ne recommande pas les réformes du drapeau rouge souvent demandées par les critiques, telles que l’abolition du célibat du clergé ou l’ordination des femmes prêtres.

Le Vatican a systématiquement rejeté ces changements, et leur inclusion aurait garanti que les suggestions du rapport ne soient pas mises en œuvre.

Cependant, les quarante-cinq recommandations qu’il formule incluent d’autres changements que de nombreux critiques réclament depuis des années. Ceux-ci incluent une augmentation du statut des laïcs, des changements dans le rôle des prêtres et des évêques et des réformes dans le système juridique de l’église.

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Bien que l’archevêque Eric de Moulin Beaufort, président de la conférence des évêques, ait déclaré que l’église ne peut plus éviter ce problème, on ne sait pas combien de ces recommandations seront réellement mises en œuvre.

Par exemple, le rapport dit que les prêtres qui ont appris des abus par des confessions devraient signaler les agresseurs à la police. Ce n’est qu’en décembre dernier que les évêques français ont défendu le sacrement traditionnel de la confession et n’ont conseillé aux prêtres que d’exhorter les transgresseurs à se rendre.

Notant que l’église devrait ouvrir sa structure hiérarchique, le rapport ajoute que davantage de personnes ordinaires et de femmes devraient être autorisées à participer aux décisions. Le pape François est d’accord, mais ses efforts de réforme se sont heurtés à une vive opposition au Vatican et parmi les évêques conservateurs du monde entier.

De plus, le rapport critique « la sanctification excessive et l’identification des prêtres avec le Christ », qui, selon lui, peuvent donner aux prêtres abusifs un pouvoir dont ils peuvent abuser. Cependant, de tels changements vont évidemment à l’encontre de la vieille tradition d’élever le sacerdoce au-dessus des laïcs.

Enfin, le rapport appelle également à des distinctions plus claires dans les descriptions de poste des évêques et de certains chefs de confessions religieuses, afin que leurs fonctions religieuses et administratives ne soient pas combinées de manière à masquer les problèmes.

Une révision du droit canon de l’église entrera en vigueur en décembre. Il renforcera les mesures préventives contre les agressions sexuelles et se concentrera davantage sur la victime que sur le prédateur, suggère le rapport.

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Mais la loi n’est pas assez précise sur les actes illégaux, dit le rapport, et devrait les classer comme des violations du cinquième commandement (« tu ne tueras pas ») plutôt que du sixième (« tu ne commettras pas d’adultère »), comme suit : ils sont maintenant.

Selon Sauvé, le rapport n’est qu’une des nombreuses mesures que l’Église en France doit prendre pour s’attaquer au problème des abus sexuels, et tout dépend de la mise en œuvre.

Comme il l’a dit au Figaro, « Ce rapport sera un échec si la plupart de nos recommandations ne sont pas suivies ».

Astor Abel

"Ninja de bière certifié. Aficionado maléfique de la culture pop. Evangéliste de la télévision."

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