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Macron critique le Premier ministre malien pour « l’abandon »

Le président français Emmanuel Macron assiste à une cérémonie en l’honneur d’un soldat français tué au Mali, Maxime Blasco, au monument des Invalides à Paris, le mercredi 29 septembre 2021 (Stephane Mahe/Pool via AP) (Stephane Mahe)

Le président français Emmanuel Macron s’est dit « choqué » lorsque le Premier ministre malien a qualifié d' »abandon » les plans de la France visant à réduire son engagement envers les troupes dans ce pays africain.

« Ces commentaires sont inacceptables », a déclaré Macron jeudi soir, dans sa première réaction aux propos du Premier ministre Chogole Maiga à l’Assemblée générale des Nations Unies la semaine dernière.

S’adressant à des journalistes lors d’un événement culturel africain au palais présidentiel français, la déclaration de Maiga a été décrite comme une « honte » du Premier ministre qui a pris le pouvoir après deux coups d’État successifs et un gouvernement qui « n’a pas de légitimité démocratique ».

La France compte plus de 5 000 soldats dans la région sahélienne de l’Afrique. Le gouvernement a annoncé cette année qu’il prévoyait de réduire ce nombre à 2 500-3 000 dans les prochains mois, notamment en fermant certaines bases militaires dans le nord du Mali.

Les changements visent à encourager les partenaires africains et européens de la France à s’impliquer davantage dans la lutte contre les extrémistes islamistes dans la région, selon les autorités françaises. Les Nations Unies ont également une mission de maintien de la paix de 15 000 soldats au Mali.

Maiga a déclaré aux Nations Unies que la nouvelle situation expose le Mali à « un abandon à mi-vol dans une certaine mesure, et nous amène à explorer les voies et moyens pour mieux assurer notre sécurité de manière indépendante ou avec d’autres partenaires ».

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Les commentaires de Maiga interviennent alors que la France et l’Allemagne ont exprimé leur inquiétude face aux informations faisant état d’éventuels mercenaires russes déployés dans ce pays d’Afrique de l’Ouest.

Les autorités françaises ont averti qu’un éventuel accord entre le gouvernement malien et des mercenaires russes ne serait pas « compatible » avec la présence militaire française dans le pays.

« Nous sommes ici parce que l’Etat malien (à l’époque) l’a demandé (…) sans la France, le Mali serait aux mains des terroristes », a déclaré Macron jeudi soir.

Macron a déclaré qu’il n’attendait « rien » des dirigeants maliens mais qu’ils « respectent leurs engagements » de tenir des élections en février et « respectent la vie démocratique et cessent de mettre les opposants politiques en prison ».

En juin, le colonel Asimi Gueta a prêté serment à la tête du gouvernement de transition du Mali après avoir effectué son deuxième coup d’État en neuf mois. Le Mali fait face à un isolement croissant de la communauté internationale en raison de la prise de pouvoir de la junte.

Les forces françaises sont au Mali depuis 2013, lorsqu’elles sont intervenues pour forcer les rebelles islamistes radicaux à quitter le pouvoir dans des villes du nord du pays. L’opération a ensuite été étendue à d’autres pays dans le but d’aider à stabiliser l’ensemble de la région du Sahel.

Astor Abel

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