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Vaccination: « L’accélération a déjà commencé », assure Gabriel Attal

Le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal nous assure que le taux de vaccination va s’accélérer et annonce que 500 000 doses supplémentaires arriveront chaque semaine.

Emmanuel Macron a déploré une « lenteur injustifiée » du taux de vaccination. Ce retard peut-il être rattrapé?

GABRIEL ATTAL. Nous avons le même nombre de doses que nos voisins, mais nous avons choisi une voie différente. Le choix de protéger d’abord les populations les plus à risque, pour lesquelles il y a plus de logistique et de précautions à prendre, a conduit à un démarrage forcément progressif. Nous l’acceptons mais, comme l’a dit le président de la République, cela ne peut justifier des retards inutiles. L’accélération demandée par le président a déjà commencé: nous renforçons les moyens pour amener les vaccins dans les maisons de retraite. À partir de ce week-end, nous commençons à vacciner les soignants de plus de 50 ans, ce qui était initialement prévu pour février.

Comment comprendre le changement d’attitude du gouvernement sur les «vaccinodromes»?

Pour la première phase, le gouvernement a toujours été clair: ce sont les vaccins qui sont envoyés à nos aînés, et non l’inverse. Les Allemands ont un champ plus large en ciblant d’autres populations. Pour la deuxième phase, début février, Olivier Véran a annoncé des «centres de vaccination de la ville»: ce ne seront pas des «vaccinodromes» géants nécessitant des kilomètres de déplacements mais, in fine, des lieux à proximité immédiate dans nos communes.

Le président a annoncé la création d’un conseil des citoyens pour rendre le processus transparent. Où nous sommes ?

Un groupe de 30 citoyens tirés au sort, représentant tous les territoires, sera formé le 10 janvier. Leurs membres pourront poser toutes les questions, faire toutes les observations et faire appel à Olivier Véran ou au professeur Alain Fischer.

Comment être plus transparent sur le nombre de personnes vaccinées, l’état des stocks, etc.?

Nous avons construit ces derniers mois un principe de transparence totale. On le voit par exemple sur les tests: contrairement à certains de nos voisins, on arrive même à donner en continu le nombre de tests antigéniques effectués. Ce même principe s’appliquera au vaccin: à partir de lundi, vous saurez tout sur la campagne de vaccination. Il y aura une publication transparente et continue. A la livraison des doses, 500 000 ont déjà été reçues. Et 500 000 doses supplémentaires arriveront en début de semaine.

Le passeport de vaccination ne sera-t-il pas nécessaire?

Le président a clairement indiqué que la vaccination ne serait pas obligatoire. Je sais que certains, surtout à droite, préfèrent forcer plutôt que convaincre. Ce n’est pas notre cas. Nous avons toujours fait le choix de la confiance et de la responsabilité individuelle, et les Français n’en ont jamais manqué.

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Pourriez-vous espacer les deux doses pour vacciner plus de personnes à court terme?

Nos autorités scientifiques surveillent tout ce qui est discuté entre nos voisins, y compris les Britanniques. A ce stade, pour ce vaccin, les autorités françaises recommandent une deuxième injection trois semaines après la première; mais nous travaillons en permanence.

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Après les retards sur les masques, les tests, voici les vaccins?

Le succès d’une campagne de vaccination de six mois après sept jours n’est pas jugé. A l’issue de la phase 1, nous aurons pu proposer un vaccin à des publics prioritaires et, d’ici février, nous réaliserons un premier bilan.

Le scepticisme augmente dans la population. N’avez-vous pas fait trop sur les effets secondaires possibles?

Dès le départ, on a dit que ce vaccin était un espoir de sortie de crise. Mais nous avons choisi de tout mettre sur la table et d’être parfaitement transparents sur ce qui était connu et ce qui ne l’était pas. C’est la condition de la confiance et nous ne le regrettons pas. Bien sûr, tout n’a pas été parfait depuis le début de la crise. Mais qu’auraient dit les professionnels de «tout va mal» si, comme certains pays, nous avions dû oxygéner nos patients dans leurs voitures dans les parkings des hôpitaux faute de place? Le ministère de la Santé a déjà pu doubler le nombre de lits de réanimation et déplacer les patients d’une région à une autre.

Que dites-vous à ceux qui travaillent après 18 heures et qui sont touchés par le nouveau couvre-feu?

Les Français qui travaillent tard pourront continuer à le faire car les mêmes exemptions que pour le couvre-feu de 20 heures s’appliquent. Les voyages de retour à la maison après le travail ne sont pas affectés.

Le couvre-feu sera-t-il levé le 7 janvier pour les zones les moins touchées?

A ce stade, l’épidémie justifie le maintien d’un couvre-feu sur tout le territoire national. Même si l’Est est plus touché, le virus circule partout et l’hiver est favorable à sa propagation. Certaines règles changeront légèrement, par exemple sur le télétravail. Pour ceux qui sont à 100% éloignés, pouvoir revenir sur leur lieu de travail un jour par semaine répond à un besoin psychologique pour certains: il faut l’entendre.

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Que se passera-t-il le 20 janvier pour les restaurants et les lycées en particulier?

Cette date reste une date, surtout pour les restaurateurs. Nous espérons qu’ils pourront rouvrir dès que possible. Nous n’allons pas faire d’histoires: si nous décidions aujourd’hui, ils ne pourraient pas rouvrir. Nous continuerons donc à nous battre. Comme pour les lycées, la rentrée scolaire se déroule comme prévu le 4 janvier, avec la possibilité d’avoir la moitié des élèves en face à face et l’autre à distance. Nous restons évidemment très vigilants, surtout après les informations relayées par des scientifiques britanniques sur une plus grande contagiosité de la variante anglaise chez les jeunes.

Quelles sont les priorités du gouvernement pour 2021?

Gérer la crise sanitaire n’empêche pas les réformes, bien au contraire. L’écologie et la protection de la République seront les grandes batailles de la rentrée scolaire. Les réformes des retraites et de l’assurance chômage doivent rester sur la table même si leur calendrier doit évidemment s’adapter à la crise sanitaire et à ses conséquences économiques et sociales. Nous construirons un calendrier pour les prochains mois lors du séminaire gouvernemental du 13 janvier autour du Président et du Premier ministre.

Astor Abel

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