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Rythme, approvisionnement, gestion des priorités… Les questions soulevées par la stratégie vaccinale française

Les vaccins BioNTech-Pfizer sont conservés dans un réfrigérateur en banlieue parisienne, avant d'être transportés vers les hôpitaux le 26 décembre.

Si le gouvernement était encore critiqué il y a quelques semaines pour être allé trop vite dans la mise en place de la vaccination en France, le discours a désormais changé. En cause, la lenteur des débuts de la campagne française de vaccination qui a débuté le 28 décembre. Pour la première semaine, vingt-trois établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont visés, et 138 personnes ont été vaccinées le 30 décembre, selon le Ministère de la Santé.

L’Allemagne, elle comptait déjà plus de 78 000 personnes vaccinées le 30 décembre, selon les données de l’Institut Koch, alors que la vaccination n’a commencé qu’un jour plus tôt à travers le Rhin. De son côté, le Royaume-Uni a commencé le 8 décembre et plus de 700 000 personnes ont déjà été vaccinées. Avec le rebond attendu de l’épidémie et l’apparition d’une variante du SRAS-CoV-2 soupçonnée d’être plus contagieuse, la stratégie française est aujourd’hui remise en question par de nombreux scientifiques et médecins, inquiets que le vaccin n’arrive pas à temps.

Lisez aussi: Neuf questions sur la nouvelle variante SARS-CoV-2 vue au Royaume-Uni

Stratégie assumée ou solution par défaut?

Conscient des critiques qui lui sont adressées, l’exécutif maintient le cap de sa stratégie. Interrogé mardi soir sur France 2, Olivier Véran a assuré que « Cet écart que l’on peut enregistrer aujourd’hui dans la start-up, c’est supposé ». « Ce qui compte, c’est qu’à la fin du mois de janvier, nous avons rattrapé l’écart avec tout le monde », promet le ministre de la Santé.

Pour le président du comité de pilotage de la stratégie vaccinale française, Alain Fischer, cette lenteur « Donne du temps pour bien faire les choses en termes de sécurité, d’efficacité, d’organisation et d’éthique avec consentement ». La France est en effet le seul pays à obtenir le consentement des personnes lors d’une consultation de pré-vaccination avec le médecin traitant ou référent de la maison de retraite. « Si nous allons trop vite, nous risquons d’accroître la méfiance et finalement de tout perdre », justifie Jean-Daniel Lelièvre, chef du service d’immunologie clinique et maladies infectieuses de l’hôpital Henri-Mondor de Créteil. « A ce stade, nous ne sommes pas dans deux semaines, ni même près d’un mois », Il tergiverse.

L'immunologiste Alain Fischer, le Premier ministre Jean Castex et le ministre de la Santé Olivier Véran le 3 décembre à Paris.

En cas de reprise épidémique, ou d’épidémie liée à la diffusion de la nouvelle variante, dénommée «VOC-202012/01», serait-il possible d’accélérer? Alain Fischer l’admet: il est  » pas certain  » qu’il est possible d’aller « Vraiment plus vite » que ce qui se fait aujourd’hui. «Nous avons besoin d’une organisation logistique extrêmement complexe qui nécessite de distribuer ces vaccins en plusieurs endroits en France avant de desservir équitablement les 14 000 maisons de retraite du territoire», a souligné «M. Vaccin »du gouvernement sur l’Europe 1.

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Astor Abel

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