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Qu’est-ce qui se cache derrière l’efficacité de 90% du vaccin Pfizer?

Le premier patient de l'essai clinique du vaccin COVID-19 de Pfizer reçoit une injection, à l'Université du Maryland, à Baltimore, le 4 mai.

90% efficace! Le résultat annoncé, lundi 9 novembre, par le laboratoire Pfizer et son partenaire allemand BioNTech, lors de la troisième phase d’essai clinique de son candidat vaccin contre Covid-19, a impressionné une grande partie de la communauté scientifique. Sans surprise, Ugur Sahin, le PDG de la start-up de Mayence qui a conçu le produit, a souligné que ce chiffre était « Un résultat extraordinaire ». Akiko Iwasaki, immunologiste à l’Université de Yale et référence dans la recherche en vaccinologie, n’a rien dit d’autre à la New York Times : «C’est vraiment un nombre spectaculaire. Je ne m’attendais pas à un résultat aussi élevé. J’avais préparé quelque chose d’environ 55%. «  » Des résultats incroyablement passionnants « , a déclaré Wayne Koff, président du Human Vaccine Project. Et l’infectiologue Odile Launay, coordinatrice du réseau français de recherche clinique en vaccinologie, résume: «Nous ne pouvions guère espérer mieux. « 

Lire aussi Pfizer et BioNTech annoncent que leur candidat vaccin Covid-19 est «efficace à 90%»

Mais que signifie exactement cette annonce? En l’absence d’un véritable article scientifique permettant de le disséquer, il est sur le communiqué de presse du laboratoire et le protocole déposé avant cela, nous devons nous fier à le comprendre. En principe, rien de bien compliqué: cela signifie que sur dix personnes exposées au virus SRAS-CoV-2, dans des conditions qui auraient dû les rendre malades, neuf ont été protégées. Le montrer semble plus complexe. Une solution aurait pu être d’infecter volontairement des personnes préalablement vaccinées, ce que l’on appelle un «challenge infectieux», et d’observer le résultat. Sauf que l’injection d’un virus qui a déjà tué plus de 1,2 million de personnes et contre lequel il n’y a pas de traitement se heurte à de lourdes considérations éthiques.

De lourdes considérations éthiques

Pfizer et BioNTech ont donc réalisé un essai dit de phase 3. Ils ont inscrit 43 538 participants. La moitié d’entre eux ont administré leur vaccin. L’autre moitié, le groupe témoin, a reçu un placebo. Le tout sans que les volontaires sachent dans quel «bras» de l’expérience ils se trouvaient. Puis tout le monde est rentré chez lui. Les chercheurs ont ensuite attendu les contaminations. Le chiffre de 90% affiché signifie donc que les personnes vaccinées avaient 90% moins de risque d’attraper la maladie, ou qu’elles étaient dix fois moins susceptibles de la contracter.

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Beaumont-Lefebvre

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