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prix sur cette planète? Aider la nature de la valeur commerciale

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Paris (AFP)

De l’agriculture au logement en passant par les transports, la croissance économique a toujours reposé sur la combustion de ressources naturelles limitées et le réaménagement du paysage.

Alors que la Conférence mondiale de la nature de l’UICN s’ouvre vendredi en France, la question brûlante sera de savoir comment limiter les dommages que l’humanité cause à l’environnement.

L’une des idées pour gagner des pièces est d’attribuer une valeur économique à la nature.

« C’est la seule façon de parler le même langage que les décideurs politiques », a déclaré à l’AFP Nathalie Giroire, experte en politique environnementale à l’Organisation intergouvernementale de coopération et de développement économiques.

« Nous avons augmenté la croissance économique au détriment de la nature. »

L’agriculture à forte intensité chimique, la surpêche, la pollution et le changement climatique poussent tous les écosystèmes au bord de l’effondrement.

Pour une entreprise, attribuer une valeur monétaire à la nature signifie que la dégradation de ressources comme l’air respirable et l’eau potable devient non seulement un risque de survie, mais un risque financier.

Mais les experts sont divisés sur la façon de mesurer le « capital naturel », et certains soutiennent que cela ne devrait pas être fait du tout.

– le capital naturel –

Pendant la majeure partie de la période d’industrialisation, la valeur intrinsèque de la récompense de la nature – l’air, l’eau douce et les océans, par exemple – n’a pas été reconnue car cela ne coûtait rien à consommer ou à polluer.

Certains écologistes et économistes soutiennent que le concept de capital naturel permet d’évaluer les écosystèmes en termes de « services » qu’ils fournissent – et le coût de leur réparation lorsqu’ils sont endommagés.

Changement climatique : son impact sur la nature
Changement climatique : son impact sur la nature Gal Roma AFP

Marie Ruckelshaus, responsable du Natural Capital Project à l’Université de Stanford, reconnaît qu’il s’agit d’une tâche complexe.

Vous donnez l’exemple de leur travail au Belize où tous les indigènes, pêcheurs et promoteurs immobiliers apprécient les forêts de mangrove, mais ils ont des idées très différentes sur ce qu’il faut en faire.

Certains apprécieront sa capacité à apaiser les tempêtes, tandis que d’autres préféreront voir l’aquaculture ou des plages de sable à leur place.

« Cela aide à protéger les côtes et les communautés contre l’élévation du niveau de la mer et les ouragans », dit-elle, ajoutant que ce « service » vaut des millions, dans certains cas des milliards de dollars.

« Vous pouvez monétiser cela. »

Mais elle dit que de tels chiffres ne peuvent pas toujours couvrir le coût réel des dommages causés à une ressource.

« Quelle est la valeur culturelle des forêts de mangrove pour une communauté autochtone vivant au Belize ? », poursuit-elle.

La meilleure façon d’attribuer de la valeur aux écosystèmes, dit Ruckelshaus, est de rassembler toutes les parties intéressées autour d’une table.

« Si vous indiquez clairement et identifiez où chaque partie prenante a la plus grande valeur, vous n’avez souvent pas autant de compromis que vous le pensez », dit-elle.

L’organisation reste la clé.

Lorsque vous augmentez les choses, les chiffres apparaissent de manière frappante.

Selon le Forum économique mondial, environ 44 000 milliards de dollars (37 000 milliards d’euros) de création de valeur économique annuelle – la moitié du PIB mondial – dépendent modérément ou largement de la nature.

Utilisant le capital naturel comme principe directeur, les partisans favorisent l’intégration des ressources naturelles dans le calcul de la richesse d’une nation.

Les critiques du capital naturel disent que la législation, et non les incitations financières, ferait mieux pour protéger les écosystèmes restants
Les critiques du capital naturel disent que la législation, et non les incitations financières, ferait mieux pour protéger les écosystèmes restants Joao Litt, AFP/Fichier

« C’est la première étape pour intégrer la biodiversité dans les stratégies et plans nationaux et apporter un réel changement, grâce à des cibles et des indicateurs clairs », a déclaré Girouard.

Mais ce concept reste controversé pour certains.

En 2018, l’écrivain et écologiste britannique George Monbiot s’est opposé à cette idée, qui, selon lui, « renforce l’idée que la nature n’a de valeur que si vous pouvez en tirer de l’argent ».

L’auteur français, militant écologiste et député européen Auror Lalloc est d’accord.

« Nous n’avons pas besoin de donner un prix aux abeilles, nous devons interdire les pesticides qui les tuent », a-t-elle déclaré à l’AFP.

Elle croit que la législation, et non les incitations financières, est la meilleure pour protéger les écosystèmes restants.

« Nous devons réglementer et rendre les pratiques illégales et investir dans les infrastructures vertes et la biodiversité », a-t-elle déclaré.

Ruckelshaus reconnaît que le système de valeur monétaire a ses limites et que la réglementation gouvernementale est toujours cruciale.

« Apprécier la nature (…) donne à tout le monde les mêmes informations, mais cela ne garantit pas que tout le monde prendra la décision de protéger la nature », a-t-elle déclaré.

Beaumont-Lefebvre

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