Economy

Plus de 130 pays parviennent à un accord sur l’impôt minimum sur les sociétés

Francfort, Allemagne (AFP) – Plus de 130 pays ont accepté de modifier radicalement la façon dont ils taxent les grandes sociétés multinationales afin de les dissuader d’échapper à l’impôt en transférant leurs bénéfices vers des pays à taux plus bas.

Dans le cadre de l’accord annoncé vendredi, les États imposeront un impôt mondial minimum sur les sociétés de 15 % aux plus grandes entreprises, gagnant environ 150 milliards de dollars pour les coffres du gouvernement une fois mis en œuvre.

Le président américain Joe Biden a été l’un des moteurs de l’accord alors que les gouvernements du monde entier cherchent à augmenter leurs revenus à la suite de la pandémie de COVID-19.

« L’accord d’aujourd’hui représente une réalisation unique en matière de diplomatie économique », a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, dans un communiqué. Elle a déclaré que cela mettrait fin à la « course vers le bas » dans laquelle les pays sont opposés les uns aux autres avec des taux d’imposition plus bas.

« Au lieu de rivaliser sur notre capacité à offrir aux entreprises des prix bas, l’Amérique se disputera désormais les compétences de nos travailleurs et notre capacité à innover, une course que nous pouvons gagner », a-t-elle déclaré.

L’accord entre 136 pays a été annoncé par l’Organisation de coopération et de développement économiques basée à Paris, qui a accueilli les pourparlers qui y ont abouti.

L’accord se heurte à plusieurs obstacles avant de devenir effectif. L’approbation des États-Unis de la législation fiscale pertinente proposée par Biden sera essentielle, d’autant plus que les États-Unis abritent bon nombre des plus grandes sociétés multinationales. Le rejet du Congrès créera une incertitude sur l’ensemble du projet.

L’accord est une tentative d’aborder les façons dont la mondialisation et la numérisation ont changé l’économie mondiale. Outre l’impôt minimum, les États seront autorisés à taxer certains bénéfices des sociétés dont les activités, telles que la vente au détail en ligne ou la publicité en ligne, n’impliquent pas de présence physique.

De grandes entreprises technologiques américaines telles que Google et Amazon ont soutenu les négociations de l’OCDE. L’une des raisons est que les pays accepteront de retirer leurs taxes individuelles sur les services numériques en échange du droit d’imposer une partie de leurs revenus dans le cadre du régime mondial.

Cela signifie que les entreprises ne traiteront qu’avec un seul système fiscal international, et peu de systèmes différents qui dépendent du pays.

« Cet accord ouvre la voie à une véritable révolution fiscale pour le XXIe siècle », a déclaré le ministre français des Finances, Bruno Le Maire. « Enfin, les géants du numérique ne paieront leur part d’impôts que dans les pays – dont la France – où ils produisent. »

Jeudi, l’Irlande a annoncé qu’elle rejoindrait l’accord, abandonnant la politique de faible fiscalité qui a conduit des entreprises comme Google et Facebook à y implanter leurs opérations européennes.

Bien que l’accord irlandais ait été un pas en avant pour l’accord, les pays en développement ont soulevé des objections, et le Nigeria, le Kenya, le Pakistan et le Sri Lanka ont indiqué qu’ils n’y adhéreraient pas.

Les défenseurs de la lutte contre la pauvreté et de la justice fiscale ont déclaré que la majeure partie des nouveaux revenus iraient aux pays les plus riches et donneraient moins aux pays en développement plus dépendants de l’impôt sur les sociétés. Le Groupe des Vingt-quatre pays en développement a déclaré que sans une plus grande part des revenus provenant des bénéfices réaffectés, l’accord serait « sous-optimal » et « non viable, même à court terme ».

La semaine prochaine, les ministres des Finances du G20, puis les dirigeants du G20, adopteront l’accord pour approbation finale lors d’un sommet à Rome fin octobre.

Les pays signeront un accord diplomatique pour appliquer une taxe aux entreprises qui n’ont pas de présence physique dans un pays mais y réalisent des bénéfices, par exemple grâce à des services numériques. Cette décision affectera environ 100 entreprises mondiales.

La deuxième partie de l’accord, un minimum global d’au moins 15 %, s’appliquera aux entreprises de plus de 750 milliards d’euros (864 milliards de dollars) et passera en droit local par les pays selon des règles modèles établies par l’Organisation de coopération économique. et Développement. Une clause complémentaire signifie que les impôts évités à l’étranger doivent être payés dans le pays. Tant que les principaux pays appliquent au moins des taxes minimales, l’accord aura la plupart de l’effet souhaité.

Beaumont-Lefebvre

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