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Emmanuel Macron veut s’attaquer à l’islamisme « sans ambiguïté »

Marseille, 27 juillet 2020. Deux femmes se baignent dans des burqas en mer Méditerranée. – CLEMENT MAHOUDEAU / AFP

  • Attendu depuis deux ans, le chef de l’Etat doit présenter un plan contre le « séparatisme » ce vendredi matin aux Mureaux (Yvelines)
  • Si le titre exact de ce plan n’est pas encore connu, l’Élysée a confirmé qu’il viserait, en premier lieu, à lutter contre l’islamisme.
  • Emmanuel Macron sait qu’il devrait faire demi-tour par la droite et l’extrême droite, qui ont prévu de faire de la sécurité l’un des thèmes de la campagne présidentielle 2022.

C’est un centre de loisirs du Bas-Rhin où certains parents exigent des activités non mixtes. Une bibliothèque
du Nord qui propose des œuvres de prédicateurs bannis de France. Ou encore une école en Seine-Saint-Denis où les professeurs ne font que marteler la maison
de hadiths quel que soit le programme.
Emmanuel Macron rendez-vous, ce vendredi matin,
aux Mureaux (Yvelines) afin de présenter les grandes lignes
un plan pour lutter contre ce qu’il a appelé le «séparatisme».

Si le titre exact est encore relativement vague, l’heure n’est plus aux faux-semblants. que ce plan est attendu depuis deux ans maintenant. «Nous avons plusieurs formes de séparatisme. Mais le principal adversaire,
c’est l’islamisme. Il n’y a pas d’ambiguïté », assume l’Elysée. Coincé entre la droite et l’extrême droite – qui l’accusent de « laxisme » et lui promettent un grand débat sur le sujet
lors de la campagne présidentielle de 2022 – et un Jean-Luc Mélenchon qui le presse
ne pas « raviver la guerre de religion », Emmanuel Macron entend éviter «certaines instrumentalisations [la foi] pour construire une société parallèle et imposer leurs règles dans certains territoires », selon l’Élysée.

L’école et le parascolaire ont souligné

L’épidémie de coronavirus l’avait reléguée au second plan des préoccupations. Mais la menace fondamentaliste est toujours là,
comme le rappelle l’attaque menée devant les anciens locaux de Charlie Hebdo il y a une semaine d’accord, rappelle-t-on dans l’entourage du chef de l’Etat.

Mais l’exécutif n’est pas vraiment prêt. Le projet de loi que le chef de l’Etat présentera est toujours en cours d’élaboration et il ne sera pas «stabilisé» avant la mi-octobre. Il sera ensuite soumis aux représentants des différentes religions. avant une présentation au Conseil des ministres début décembre. Le débat devant l’Assemblée nationale n’aura donc pas lieu avant … le premier semestre 2021.

Difficile donc de savoir ce qu’annoncera précisément Emmanuel Macron. Mais la présence de Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, à ses côtés aux Mureaux – et cinq autres ministres d’ailleurs * – donne une indication. «Dans le passé, l’islamisme s’est développé dans les mosquées. Aujourd’hui, c’est à l’école et au périscolaire », assure l’Elysée, qui évoque la figure de« quelques dizaines de milliers d’enfants »aujourd’hui scolarisés dans des écoles sans contrat.

L’impuissance des autorités à fermer les lieux prosélytes

« Nous connaissons bien ces soi-disant » écoles « , confirme Hassen Chalghoumi, imam de Drancy (Seine-Saint-Denis) et partisan de l’islam modéré. Ce sont des structures où les filles de 3 ou 4 ans sont voilées et les mères sont habillées en niqab! Ils doivent être fermés… »Sauf que ce n’est pas si simple.

En février, devant une commission d’enquête du Sénat sur la radicalisation islamiste, Daniel Auverlot, le recteur de l’académie de Créteil (Val-de-Marne), a admis avoir utilisé des subterfuges pour réussir à fermer des écoles fondamentalistes à ses yeux. « Jamais un rapport n’a justifié une clôture liée aux questions d’éducation nationale », a-t-il déclaré sous serment. Nous avons donc utilisé des raisons telles que la conservation des aliments sans pellicule dans un réfrigérateur pour fermer des établissements… »Contacté à plusieurs reprises par 20 minutes depuis, il n’a jamais voulu s’expliquer davantage sur ce point. Pas plus que les nombreux autres recteurs auxquels nous avons fait appel, d’ailleurs.

L’avertissement des représentants religieux

Pour changer la donne, Emmanuel Macron devrait donc annoncer un contrôle plus strict des associations musulmanes qui gèrent ces écoles, notamment en les sortant du régime. de la loi de 1901 à celui
de la loi de 1905, plus coercitive. «On voit un mélange culte / culturel dans ces associations», explique un conseiller du chef de l’Etat. Pour le culte musulman, nous avons beaucoup d’associations pour lesquelles les choses ne sont pas claires… »

En parallèle, Emmanuel Macron pourrait également évoquer des mesures plus controversées ce vendredi contre les certificats de virginité délivrés par certains médecins avant un mariage religieux, la polygamie ou la privation d’héritage pour les filles.

Ce qui promet des débats épineux. «Il faut être très vigilant sur les tentatives de stigmatisation de la communauté musulmane, prévient Chems-eddine Hafiz, le recteur de la mosquée de Paris. Si le chef de l’Etat veut trouver des solutions, je serai son partenaire. Mais je ne veux pas être enfermé dans une logique électorale. « 

* Outre Jean-Michel Blanquer, le Président de la République sera accompagné de Gérald Darmanin (Intérieur), Eric Dupond-Moretti (Justice), Marlène Schiappa (Citoyenneté), Elisabeth Moreno (Égalité entre les femmes et les hommes) et Nadia Hai (Ville)

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Astor Abel

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