Economy

Opinion: La coopération triangulaire en Afrique est en marche

L’Inde et ses partenaires coordonnent leurs stratégies dans l’Indo-Pacifique et au-delà. Pour certains, le concept atteint les côtes africaines où la coopération trilatérale a été discutée avec enthousiasme au cours des cinq dernières années.

Face à l’initiative chinoise « la Ceinture et la Route » et à ses intentions stratégiques agressives, les pays individuels ne pouvaient pas relever le défi de trouver une alternative à la Chine. C’est ainsi qu’est apparu le concept de coopération tripartite. Alors que de nombreux partenaires tels que le Japon, la France, le Royaume-Uni et d’autres ont eu des dialogues avec l’Inde sur la coopération en Afrique, rien de majeur ne s’est produit jusqu’à l’annonce du corridor de croissance Asie-Afrique par l’Inde et le Japon lors de la réunion de la Banque africaine de développement à Ahmedabad en 2016.

Une tentative a émergé pour aller au-delà de l’approche du groupe de réflexion sur le partage d’affaires (B2B) entre les entreprises indiennes et japonaises en Afrique. Cependant, le portail d’échange d’informations entre JETRO et CII, en 2020, est éclipsé par les entreprises indiennes avec un intérêt limité parmi les entreprises japonaises. Cette approche B2B a été promue par le groupe de travail CII sur les partenariats triangulaires en Afrique.

Avec une coordination accrue entre l’Inde et les pays d’Europe, une autre approche est en train d’émerger. Cela a été discuté lors de la récente réunion CII Inde-Afrique lors d’une session spéciale sur la coopération triangulaire en Afrique. Outre les ministres camerounais et guinéen, elle a eu les chefs du ministère britannique du développement international (qui fait maintenant partie du ministère des Affaires étrangères) et de l’Agence française de développement.

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Leur volonté de créer d’abord un fonds dont les entreprises indiennes et autres pourraient profiter pour opérer en Afrique est intrigante. Lors de la session, les ministres africains se sont montrés enthousiastes à l’idée d’une telle coopération.

Les efforts de l’Inde sur les fonds de coopération triangulaire reçoivent une réponse positive du Royaume-Uni, de la France, de l’Allemagne et de l’Union européenne. Ceux-ci sont destinés à l’investissement d’impact et peuvent faire des investissements en actions à long terme, des injections de capitaux et des subventions à des projets, qui poursuivront les objectifs de développement durable. C’est l’approche de l’impact investing, évoquée dans un nouveau livre, The Harambe Factor, sur la coopération Inde-Afrique.

Cela offre des alternatives viables au financement de projets qui auront un impact économique, environnemental et social dans les pays africains. Le financement sortira du cadre des prêts et comprendra des investissements, des subventions et un renforcement des capacités, de sorte que les projets soient financièrement viables et affectent le développement du pays partenaire.

Lors du sommet virtuel entre l’Inde et le Royaume-Uni en mai 2021, un protocole d’accord a été conclu pour établir un partenariat mondial d’innovation (GIP) sous le titre tripartite. L’Inde et le Royaume-Uni cofinancent un fonds pouvant atteindre 100 millions de dollars. Ils soutiendront les innovateurs qualifiés au sein de cette matrice de financement mixte. Un nouveau chef du budget a émergé dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique pour permettre aux fonds de circuler des partenaires trilatéraux ou multilatéraux tels que le Fonds national d’investissement dans les infrastructures.

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Lors de la visite du Premier ministre Modi à Berlin, une déclaration indo-allemande sur la coopération trilatérale dans les pays du tiers monde a été annoncée. Avec la France et l’Union européenne, des fonds similaires ou des contributions à un même fonds sont discutés. La création du Fonds triangulaire de coopération pour le développement (TCDF) au sein du MEA est devenue un changement de paradigme pour la mise en œuvre de la coopération triangulaire en dehors de l’Inde.

La coopération triangulaire japonaise privilégie une approche du secteur privé. Depuis la TICAD 7 en 2018, ils préfèrent apporter des garanties et encourager le secteur privé en Afrique. Ces efforts ont été entravés par la pandémie. Les entreprises japonaises continuent de rechercher de nouvelles opportunités et avec la TICAD 8 en Tunisie en août, un nouveau mouvement peut être attendu. Le Japon pourrait être persuadé de contribuer au TCDF, car l’aide publique au développement du Japon s’élève à 4 milliards de dollars par an. Contrairement aux Européens, qui séparent traditionnellement leur coopération au développement des entreprises, l’APD japonaise et les entreprises sont liées les unes aux autres. Tout le monde a des achats différents. Cela restera un défi opérationnel.

Il est préférable d’aborder cela projet par projet plutôt qu’une solution globale. Les projets doivent consulter les pays africains et décrire les avantages et les responsabilités du pays hôte. Les efforts visant à réduire le stress de la dette en Afrique valident cette coopération et le financement mixte comme une approche bénéfique.

Comme le MEA dirigé par TCDF, ils doivent coordonner l’identification des projets. Ils peuvent avoir un comité d’investissement qui comprend des spécialistes dans le domaine de la coopération au développement avec l’Afrique. Ce comité dirige l’utilisation du TCDF.

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Certains experts estiment que les partenaires de développement peuvent contribuer au TCDF du MEA et utiliser les fonds selon ses propres règles d’approvisionnement, plutôt que d’exploiter plusieurs bases d’approvisionnement. Cela nécessite les efforts des partenaires pour adopter des approches de mise en œuvre similaires.

(L’ancien ambassadeur en Éthiopie, en Indonésie et en Allemagne, Gurjit Singh, est l’auteur de The Harambee Factor: India-Africa Development and Economic Cooperation. Il est président du groupe de travail CII sur la coopération triangulaire en Afrique.)

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Beaumont-Lefebvre

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