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Moscou annonce des contre-sanctions contre les fonctionnaires de l’UE

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à Moscou le 17 décembre.

La Russie a annoncé mardi 22 décembre qu’elle allait sanctionner les responsables des pays européens, en représailles aux mesures adoptées en octobre par l’Union européenne (UE) à la suite de l’empoisonnement du principal opposant du pays, Alexeï Navalny, en août. La diplomatie russe expliquée « Ont élargi la liste des représentants des États membres de l’UE interdits d’entrée sur le territoire de la Fédération de Russie », sans toutefois publier de noms.

L’annonce russe intervient le lendemain de la diffusion d’une conversation téléphonique au cours de laquelle M. Navalny prétend avoir trompé un agent des services spéciaux russes (FSB) en lui faisant admettre l’empoisonnement.

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Le ministère des Affaires étrangères a expliqué pour juger « Inacceptable » Sanctions européennes visant six personnalités russes, dont Alexandre Bortnikov, le chef du FSB, « Sous prétexte de leur participation présumée à l’incident impliquant le citoyen Navalny ». Ces contre-sanctions ont été annoncées aux représentants des ambassades de France, d’Allemagne et de Suède convoqués au ministère pour l’occasion.

France, Allemagne et Suède

De source française, il est confirmé que les trois pays dont les ambassadeurs ont été visés sont également ceux sanctionnés par Moscou. Pratique inhabituelle (on note du côté français): la partie russe n’a pas communiqué, ni officiellement ni en privé, les noms des personnalités visées, ni même leur nombre. « C’est désagréable pour nous, on dit côté français, mais pour les Russes, c’est moins risqué que ce que l’UE a fait en ciblant les membres de l’administration présidentielle. «  Les personnes ciblées pourraient donc découvrir qu’il leur est interdit d’entrer sur le territoire russe lors de leur passage à la douane.

Il y a quelques semaines, Moscou mentionnait comme cibles de ces sanctions le « cadres supérieurs des avions allemands et français », c’est-à-dire les deux pays qui ont été à l’origine de l’initiative européenne commune. À l’époque, la Suède n’était pas mentionnée. Ces trois pays ultimement visés sont ceux dont les laboratoires ont identifié une substance de type Novichok dans le corps de M. Navalny.

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Désigner ces trois pays est également une nouvelle manière pour Moscou de signifier son refus de considérer l’Union européenne comme un acteur à part entière des relations internationales. Le représentant de l’UE à Moscou n’a même pas été convoqué par Lavrov mardi, après avoir été informé par un simple avis écrit de l’imposition de ces sanctions. Ce sont en effet des représentants « Des États membres de l’UE » qui sont visés, insiste la déclaration russe, pas des représentants de l’UE elle-même.

Convocation avant le «Slipgate»

L’ambassadeur de France avait reçu sa convocation au ministère russe avant la publication de nouvelles révélations sur l’empoisonnement de M. Navalny, avant donc le déclenchement de la « Slipgate », comme l’a appelé l’écrivain Youlia Latinina dans le Gazette des journaux. Il a rappelé à ses interlocuteurs qu’il ne s’agissait pas d’un problème bilatéral franco-russe, mais d’une question de droit international impliquant l’utilisation d’armes chimiques.

La Russie accuse également Berlin, mais aussi Paris, Stockholm et l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques, de ne pas lui avoir remis leurs dossiers concernant le Novichok, une substance développée à des fins militaires à l’époque. Soviétique.

Elle assure qu’aucun poison ne se trouvait dans le corps de M. Navalny lors de son hospitalisation en Sibérie, et que, faute de coopération des Européens, aucune enquête ne peut être ouverte en Russie.

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Le monde avec l’AFP

Lothaire Hébert

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