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Mercure, arsenic, plomb … les habitants de la vallée d’Orbiel exposés à un cocktail de produits toxiques

La mine d'or de Salsigne, désormais fermée, près de Villanière (Aude), dans la vallée de l'Orbiel, le 10 septembre.

Quand Laurent Zanusso et sa femme ont lu les résultats, ils se sont d’abord dit: «Wow, en tout cas! « . Le couple et leurs quatre enfants vivent dans la vallée de l’Orbiel (Aude), non loin de l’ancienne mine d’or de Salsigne. Pendant plus d’un siècle, entre 1892 et 2004, la mine, alors la plus grande d’Europe, a craché des métaux précieux (or, mais aussi argent et cuivre) et encore plus d’arsenic (au point de devenir le premier producteur mondial), de soufre ou bismuth. Plus de quinze ans après la fin de ses activités, il continue de déverser par spasmes réguliers des déchets toxiques accumulés sur cinq sites. La dernière secousse est survenue il y a à peine deux ans, avec les inondations meurtrières d’octobre 2018.

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En acceptant de faire tester toute la famille, M. et M.moi Zanusso soupçonnait que les analyses allaient  » trouver quelque chose « . N’a pas eu l’opération de dépistage lancée par l’agence régionale de santé (ARS) d’Occitanie après les inondations confirmé la présence d’arsenic en quantités importantes chez les enfants de la vallée ? Mais ils ne s’attendaient pas à trouver aussi du mercure, du plomb, du cadmium, de l’argent … et « Tout un tas d’éléments chimiques dont nous ne connaissions même pas le nom ».

L’étonnement a cédé la place à l’inquiétude. « Notre fille de 2 ans et demi a un taux d’argent très élevé, explique M. Zanusso, 48 ans. Nous sommes concernés. Nous avons demandé une explication à notre médecin. Il ne sait pas. «  Pour connaître les polluants auxquels les habitants de la vallée sont exposés, trois associations locales (Terres d’Orbiel, Gratte-Papiers et Secours Catholique du Cabardès) ​​ont mené leur propre campagne de dépistage. La famille Zanusso fait partie des cent volontaires (autant d’hommes, de femmes que d’enfants) recrutés dans treize communes. Réalisées à partir d’échantillons de cheveux, les analyses ont été réalisées par le laboratoire indépendant Toxseek. Un total de 49 métaux, dont beaucoup étaient considérés comme toxiques ou potentiellement toxiques, ont été étudiés.

Niveaux d’exposition jugés «à surveiller» ou «à risque»

Les associations ont choisi le vendredi 16 octobre, deux ans jour pour jour après les inondations, pour communiquer les résultats. Dans tous les échantillons, un ou plusieurs éléments potentiellement dangereux ont été trouvés avec des niveaux d’exposition considérés  » surveiller «  ou « à risque » par le laboratoire en fonction de leur seuil de toxicité chronique. En moyenne, un habitant de la vallée serait ainsi exposé à cinq à six éléments toxiques ou potentiellement toxiques; 62% des analyses révèlent au moins un niveau d’exposition au risque atteint. La substance la plus courante (au-dessus du seuil de toxicité chronique) est le mercure (84% des échantillons), devant le plomb (48%), l’arsenic et l’argent (39%) et le cadmium (38%).

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Delphine Perrault

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