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L’Union européenne sanctionne la Turquie pour son intervention en Méditerranée

Les dirigeants de l’Union européenne réunis en sommet à Bruxelles ont décidé jeudi soir de sanctionner les actions qualifiées d ‘«illégales et agressives» de la Turquie en Méditerranée contre Athènes et Nicosie. Emmanuel Macron a salué le fait que l’Europe ait « fait preuve de fermeté ».

Fin juillet, 18 navires de guerre turcs et un sous-marin de recherche pétrolière avaient été envoyés par Ankara au large de l’île grecque de Kastellorizo. L’affaire avait duré une grande partie de l’été avec le départ du bateau de recherche de la région à la mi-septembre.

Une ingérence dans les eaux grecques qui avait conduit la marine grecque à se mettre en alerte et les dirigeants européens à condamner les «provocations» turques en Méditerranée orientale en menaçant Ankara de sanctions.

« Les mesures décidées sont des sanctions individuelles, et des mesures complémentaires peuvent être décidées si la Turquie poursuit ses actions », a expliqué le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes Clément Beaune sur son compte Twitter.

Noms à mettre sur liste noire

Une liste de noms sera établie dans les semaines à venir et sera soumise à l’approbation des Etats membres, selon les conclusions adoptées par le Sommet des Vingt-Sept. Les noms seront inscrits sur la liste noire établie en novembre 2019 pour sanctionner les activités de forage de la Turquie dans les eaux chypriotes. Il dispose de deux fonctionnaires de la Turkish Petroleum Corporation (TPAO), qui sont interdits de visa et dont les avoirs dans l’UE ont été gelés.

Cependant, ces sanctions restent limitées. L’absence de consensus parmi les dirigeants européens a notamment exclu l’adoption de sanctions économiques contre des secteurs d’activité et la demande de la Grèce d’imposer un embargo européen sur les armes à la Turquie.

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Une décision « partiale et illégitime », selon Ankara

La Turquie a immédiatement rejeté la décision de l’Union européenne d’adopter des sanctions à son encontre, la qualifiant de « partiale et illégitime ». Le président turc Recep Tayyip Erdogan avait déjà déclaré mercredi que les éventuelles sanctions de l’UE n’étaient pas « une grande préoccupation » pour son pays.

Dans l’intervalle, les dirigeants européens ont donné mandat au chef de la diplomatie européenne Josep Borrell de « leur faire rapport au plus tard en mars 2021 sur l’évolution de la situation » puis de proposer, si nécessaire, de prolonger les sanctions. à de nouveaux noms ou de nouvelles entreprises.

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Un tour de l’actualité pour commencer la journée

«Nous avons contacté la Turquie en octobre. Depuis, les choses n’ont pas été très positives », a déploré le président du Conseil européen Charles Michel en début de semaine. En octobre, les Européens ont fait des offres d’ouverture concernant Ankara, notamment sur l’union douanière, mais les ont accompagnés de menaces de représailles si la Turquie poursuivait ses actions déjà condamnées par l’UE.

Lothaire Hébert

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