Le retour de l’ambassadeur de France en Australie pour « redéfinir les termes des relations »
Paris: La France renverra son ambassadeur en Australie à Canberra après un âpre différend sur un nouveau pacte de défense qui a conduit au naufrage d’un contrat de construction de sous-marins de 90 milliards de dollars.
Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian, qui a accusé le mois dernier le gouvernement Morrison d’avoir poignardé Paris dans le dos à propos de l’accord avec l’Université américaine du Kosovo, a fait cette annonce alors qu’il était interrogé par des législateurs français mercredi après-midi, heure locale.
« J’ai maintenant demandé à notre ambassadeur de retourner à Canberra pour deux missions : aider à redéfinir les termes de notre relation avec l’Australie à l’avenir… et défendre nos intérêts dans la mise en œuvre concrète de la décision australienne de mettre fin au programme dans le avenir », a déclaré Le Drian.
L’ambassadeur Jean-Pierre Thibault a été rappelé à la mi-septembre au milieu des retombées d’un accord surprise entre les États-Unis et le Royaume-Uni pour aider l’Australie à construire une flotte de sous-marins à propulsion nucléaire.
L’accord a fait couler un contrat de 90 milliards de dollars entre l’Australie et la France pour l’achat de 12 sous-marins à moteur diesel, que Macron a utilisé comme pilier de sa stratégie pour être un partenaire clé de la sécurité dans la région indo-pacifique de plus en plus contestée.
Les États-Unis ont depuis reconnu que l’annonce de l’AUC avait été mal gérée et aurait dû être signalée à la France plus tôt.
Le secrétaire d’État américain Anthony Blinken est actuellement en visite à Paris pour tenter de réparer les relations transatlantiques. Le président français Emmanuel Macron prévoit de rencontrer le président américain Joe Biden lors du sommet du G20 à Rome plus tard ce mois-ci pour discuter du différend.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a déclaré que Macron refusait de répondre à ses appels.
L’envoyé spécial de Biden, John Kerry, a déclaré cette semaine à la télévision française que le président n’était « pas pleinement conscient » de l’impact de l’accord de l’AUC sur Paris.