Economy

Le patron de Moderna regrette que l’UE n’ait ni financé ni commandé son vaccin

Sur BFM Business, Stéphane Bancel a indiqué que son candidat vaccin a été financé à 100% par le gouvernement américain et s’étonne que l’Europe n’ait pas encore passé une commande pour son vaccin.

« Nous avons signé avec un grand nombre de pays dans le monde mais pas avec l’Europe. » Interrogé sur BFM Business, Stéphane Bancel s’est étonné que les pays de l’Union européenne ne montrent pas plus d’empressement à sécuriser l’approvisionnement de son vaccin.

Le patron français de Moderna, ce laboratoire qui a annoncé aujourd’hui résultats intermédiaires encourageants pour son candidat vaccin à ARN messager, assure que les États-Unis ont déjà passé une commande.

« Nous discutons avec de nombreux pays européens depuis mai mais nous n’avons pas signé de contrat, assure Stéphane Bancel. Le vaccin est sur le point d’être approuvé par les autorités sanitaires européennes, il serait dommage qu ‘ » aucun pays ne puisse l’avoir. « 

La jeune entreprise Moderna, fondée en 2011, a reçu un investissement de 1 milliard de dollars pour développer son vaccin depuis les États-Unis.

« Le développement de ce vaccin a été financé à 100% par le gouvernement américain, précise le patron de Moderna. Tous les tests ont été réalisés aux Etats-Unis et nous n’avons pas reçu un euro de l’Europe. »

« Un vaccin produit en Suisse »

La production du vaccin devrait commencer aux États-Unis, où la société possède un site industriel. Moderna a levé 1,3 milliard de dollars en mai pour développer son site industriel à Boston. La société, qui n’a pas la taille du géant Pfizer, assure qu’elle pourra produire 20 millions de doses d’ici la fin de l’année si son vaccin est approuvé. Et entre 500 millions et 1 milliard de doses sur l’année 2021.

Pour ce faire, l’entreprise a noué des partenariats industriels.

«Nous avons des accords très importants avec la société suisse Lonza qui fabriquera notre vaccin en Europe qui sera ensuite mis en bouteille en Espagne pour le marché européen et dans quelques pays du Moyen-Orient», explique Stéphane Bancel.

La société espère avoir l’approbation des autorités sanitaires d’ici 7 à 15 jours et espère pouvoir mettre son vaccin sur le marché dans les derniers jours de 2020 ou début janvier 2021.

La technologie utilisée par Moderna est la même que celle de Pfizer / BioNTech qui a annoncé pour la première fois des résultats intermédiaires prometteurs, l’ARN messager qui envoie des instructions à notre corps pour produire des anticorps. Mais les deux sociétés ont utilisé des technologies différentes.

« Les produits chimiques et les brevets utilisés sont différents entre Pfizer et nous, assure le patron de Moderna. De plus, les produits seront stockés différemment. Notre vaccin peut être conservé 30 jours à -20 ° C alors qu’avec celui de Pfizer, il n’y a pas possibilité de le conserver dans un réfrigérateur normal comme nous le faisons avec l’insuline par exemple. « 

Moderna est en tout cas ravi que de nombreuses entreprises aient développé un vaccin.

« Aucune entreprise au monde n’est en mesure de vacciner la planète entière, il faudra quatre ou cinq sociétés de vaccins pour cela. »

Outre Pfizer et Moderna, de nombreux géants pharmaceutiques sont en phase 3 de développement de leur candidat vaccin comme AstraZaneca ou le français Sanofi.

Frédéric Bianchi

Beaumont-Lefebvre

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