Le parent de l’élève et cinq personnes mis en examen pour « complicité dans un assassinat terroriste »
Le parent de l’étudiant Brahim Chnina et le sulfureux islamiste Abdelhakim Sefrioui ont été mis en examen mercredi pour « complicité d’assassinat terroriste » dans l’enquête sur la mort du professeur Samuel Paty dans les Yvelines, a annoncé le parquet national antiterroriste.
Deux amis de l’agresseur, Naim B. (18) et Azim E. (19), ont également été inculpés du même chef d’accusation. Un troisième parent, Yussuf C., est poursuivi pour « association terroriste en vue de commettre des crimes contre des personnes ». Tous ont été placés en détention provisoire à l’exception de Brahim Chnina, qui a cependant été détenu dans l’attente d’un débat sur cette question.
« Une cible sur les réseaux sociaux »
Les deux lycéens de 14 et 15 ans, accusés d’avoir nommé l’enseignant de l’agresseur contre rémunération, ont également été mis en examen pour « complicité de meurtre dans le cadre d’une entreprise terroriste », mais ils ont néanmoins été laissés libres sous contrôle judiciaire.
Le parquet antiterroriste avait demandé le placement en détention d’au moins un des étudiants, contre l’avis des juges d’instruction.
Samuel Paty, un enseignant de 47 ans à Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines) a été décapité vendredi par Abdoullakh Anzorov, un réfugié de 18 ans d’origine tchétchène russe, pour avoir montré des caricatures de Muhammad lors de deux cours début octobre. sur la liberté d’expression.
Brahim Chnina, 48 ans, et Abdelhakim Sefrioui, 61 ans, sont accusés d’avoir « désigné comme cible sur les réseaux sociaux le professeur d’histoire-géographie « par une manœuvre et une réinterprétation des faits », a souligné le procureur antiterroriste Jean-François Ricard lors d’une conférence de presse mercredi après-midi.
« Aucune idée de ce qui allait se passer »
« Il y a des sponsors qui sont derrière cette attaque et qui sont certainement ravis de voir que l’enquête se concentre sur des complices périphériques, qui n’ont jamais voulu une telle horreur », a réagi à l’AFP l’avocat d’Abdelhakim Sefrioui. « M. Sefrioui n’avait aucune idée de ce qui allait se passer, il n’y a eu aucun contact entre eux, rien ne dit même qu’Anzorov a vu sa vidéo », a-t-il dit.
Selon l’avocat, «les personnes dangereuses qui ont formé Anzorov sont en sécurité et en formeront d’autres». Dans un message envoyé sur les réseaux sociaux après avoir posté la photo de sa victime, Anzorov a annoncé dans un russe hésitant qu’il avait «vengé le prophète», accusant le professeur de l’avoir «montré de manière insultante».
L’assassinat de Samuel Paty s’inscrit dans un «contexte d’appels aux meurtres» lancé depuis la republication des caricatures de Muhammad par Charlie Hebdo début septembre, avant l’ouverture du procès pour les attentats de janvier 2015 à Paris, a précisé le parquet antiterroriste.