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Le Maroc et Israël parviennent à une normalisation diplomatique

C’est la première fois qu’un vol commercial en provenance d’Israël atterrit sur le sol marocain. Mardi 22 décembre, l’avion de la compagnie israélienne El Al a atterri à Rabat, marquant le premier acte du récent rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays. Gendre et conseiller du président sortant Donald Trump, Jared Kushner, et le conseiller à la sécurité nationale de Benyamin Netanyahu, Meir Ben-Shabbat, étaient à bord pour une visite de quelques heures dans le royaume.

Ils sont attendus ce soir au palais royal de Rabat pour une audience royale avec Mohammed VI, qui devrait déboucher sur la signature de plusieurs accords bilatéraux. « Il s’agit d’investissements dans les secteurs de l’agriculture, de la gestion de l’eau, de l’aviation civile et bien sûr de la coopération sur la question des visas », précise un responsable à Rabat. La ministre marocaine du Tourisme, Nadia Fettah Alaoui, a déclaré à la télévision israélienne que le royaume était prêt à accueillir 200 000 touristes israéliens par an, via des liaisons aériennes directes, suggérant des dispenses de visa pour les citoyens israéliens.

Cette visite intervient quelques jours après l’annonce, le 10 décembre, de la reprise des relations entre le Maroc et Israël, en échange de la reconnaissance par Washington de la souveraineté du royaume sur le Sahara occidental. L’accord prévoit la réouverture des bureaux diplomatiques à Tel Aviv et Rabat ainsi que le développement de la coopération économique bilatérale avec l’État hébreu.

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«Au-delà du facteur diplomatique, l’accord avec Israël ouvre des perspectives économiques encourageantes pour le Maroc. A un moment où le royaume traverse une crise économique très grave, les investissements israéliens et l’aide américaine donnent un aperçu d’un éclaircissement », souligne un observateur marocain. Les États-Unis, qui ont annoncé l’ouverture d’un consulat à Dakhla (Sahara occidental), prévoient de lancer un programme d’investissement de plusieurs milliards de dollars visant à renforcer le secteur bancaire, le tourisme et les énergies renouvelables. «Nous avons fait beaucoup de recherche d’investissements dans les coulisses au Maroc. C’est une porte vers l’Afrique, ce sont de grands alliés des États-Unis », a déclaré à l’AFP, pendant le vol, le directeur exécutif de l’agence américaine de développement DFC, Adam Boehler.

Rabat n’a jamais rompu ses liens avec Israël

Le Maroc, qui a fermé ses bureaux de liaison au début des années 2000 après le déclenchement de la deuxième Intifada, n’a jamais rompu ses liens avec Israël. «Il faut admettre que le Maroc n’a pas attendu la normalisation pour entretenir des relations, qu’elles soient commerciales ou diplomatiques. Les Israéliens ont continué d’investir au Maroc, même après la scission officielle « , confie un diplomate. Selon des statistiques récemment publiées par les médias marocains, ces échanges auraient représenté 149 millions de dollars entre 2014 et 2017. Un bulletin de la chambre de commerce France-Israël confirme également que le Maroc fait partie des cinq plus importants clients africains d’Israël. .

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Lothaire Hébert

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