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Le Burkina Faso expulse deux journalistes français

(Reuters) – Le Burkina Faso a expulsé deux journalistes français travaillant pour les journaux Le Monde et Libération, ont annoncé dimanche les deux journaux, accusant les autorités de chercher à étouffer la liberté d’expression par une répression croissante des médias étrangers.

Libération a déclaré que ses correspondantes Agnès Fever et Sophie Doss du journal Le Monde sont arrivées à Paris tôt dimanche après avoir été convoquées séparément pour un interrogatoire par les autorités militaires vendredi et notifiées plus tard de leur expulsion.

Dans un éditorial publié sur son site Internet, Libération a déclaré qu’il s’agissait de « journalistes d’une parfaite intégrité, qui travaillaient légalement au Burkina Faso, et qui avaient des visas et des accréditations valides… Nous protestons fermement contre les expulsions totalement injustifiées ».

Il n’y a eu aucune déclaration des autorités du Burkina Faso et elles n’ont pas pu être jointes dans l’immédiat pour commenter.

Le ministère français des Affaires étrangères n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

Les relations entre Paris et Ouagadougou se sont fortement détériorées depuis que l’armée burkinabé a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en octobre dernier. La junte a depuis ordonné aux forces françaises de se retirer du pays et d’arrêter les émissions de la radio et de la télévision France 24.

« Ces deux expulsions représentent un nouveau revers majeur pour la liberté d’information sur la situation au Burkina Faso », a déclaré le directeur du Monde, Jérôme Fenoglio, dans un communiqué.

Les reportages de Doss, a-t-il dit, « semblaient apparemment intolérables au régime de Brahim Traoré, président par intérim pendant six mois ».

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Libération a déclaré qu’une enquête récente de Fever sur des enfants et des adolescents qui auraient été tués dans des casernes militaires a probablement provoqué la colère des autorités.

« Ces restrictions à la liberté d’information sont inacceptables et le signe d’un pouvoir qui refuse que ses actions soient remises en cause », a-t-elle ajouté.

Le Burkina Faso est l’un des nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et anciennes colonies françaises à lutter contre des groupes islamistes violents qui se sont enracinés au Mali voisin et se sont répandus dans la région au cours de la dernière décennie. Des milliers de personnes ont été tuées et plus de deux millions de personnes ont été déplacées dans la région du Sahel au sud du Sahara, malgré la présence de forces étrangères, notamment françaises.

La frustration suscitée par l’incapacité des autorités à rétablir la sécurité a attisé le sentiment anti-français et a contribué à la réalisation de deux coups d’État militaires au Burkina Faso et deux au Mali depuis 2020.

(Reportage par Alessandra Prentiss; Montage par Raisa Kasuluski)

Delphine Perrault

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