Economy

Le « Black Friday » 2020 peut-il être interdit?

Alors que les entreprises «non essentielles» sont fermées pendant la période de confinement qui prendra fin au plus tôt le 1er décembre, le «Black Friday» a lieu le vendredi 27 novembre. Cette année, les plateformes de commerce électronique, comme Amazon, se retrouvent dans une situation ultra-dominante position pour offrir des promotions attrayantes. Cette perspective fait bondir les commerçants physiques, grands ou petits, demandant au gouvernement de mettre fin à cette opération commerciale annuelle. Quatre fédérations de magasins de centre-ville et de centres commerciaux ont publié une chronique à cet effet dans Journal du dimanche 8 novembre. Le « Black Friday » pourrait-il être interdit pour le commerce en ligne?

Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire a rappelé dès le lundi 9 novembre que le gouvernement n’avait pas la possibilité d’interdire le « Black Friday » 2020 car il s’agit d’un « opération promotionnelle privée ». De son côté, la Ministre Déléguée en charge de l’Industrie Agnès Pannier-Runacher vient de « a demandé à Amazon de suspendre la campagne pour la période précédant le Black Friday ». Le groupe américain a simplement précisé qu’il allait suspendre sa campagne de communication, mais pas l’opération elle-même. Ses spots publicitaires, qui invitaient les Français à faire leurs achats de Noël « à l’avance », avaient commencé à tourner sur les radios juste avant l’annonce de la garde fin octobre.

Le gouvernement ne peut pas agir efficacement lors du « Black Friday », qui est une opération de promotion. Contrairement aux ventes qui restent réglementées avec deux périodes de quatre semaines en hiver et en été, « les promotions sont des offres commerciales qui ne bénéficient pas d’un cadre spécifique », comme indiqué sur le site officiel de l’administration française service-public.fr. «Le commerçant est libre de les proposer quand il le souhaite et pour les produits qu’il souhaite. (…) Le commerçant détermine librement la durée de ces opérations. Elles doivent néanmoins rester marginales par rapport aux périodes normales de vente. La réduction et la promotion sont valables pendant une période déterminée, ils doivent être clairement indiqués par le commerçant. « 

Face à la difficulté de s’opposer au «Black Friday», plusieurs personnalités politiques affirment depuis quelques jours que la loi anti-gaspillage adoptée en février 2020 interdit cette vaste opération promotionnelle. C’est le cas de l’ancien secrétaire d’État à la Transition énergétique Brune Poirson qui a porté cette loi relative à la lutte contre les déchets et à l’économie circulaire.

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Quand nous scrutons le texte de cette loi, il en ressort qu’il est considéré comme « trompeur » la pratique commerciale dont l’objet est « dans une publicité, donner l’impression, par des opérations promotionnelles coordonnées au niveau national, que le consommateur bénéficie d’une réduction de prix comparable à celle des ventes ». Selon ses détracteurs, le «Black Friday» est visé car ses promotions ne seraient pas à la hauteur des soldes d’hiver et d’été. Cependant, cela ne signifie pas que le « Black Friday » est interdit par cette loi.

Lors du dernier « Black Friday », le 29 novembre 2019, 56 millions d’achats par carte ont été enregistrés en France, selon le groupe Cartes Bancaires, en hausse de 5 millions par rapport à l’édition 2018.

Beaumont-Lefebvre

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