L’administration Trump accuse Facebook de « discriminer » les Américains en matière d’embauche
Le ministère américain de la Justice a annoncé jeudi 3 décembre qu’il avait engagé des poursuites judiciaires contre Facebook pour » discrimination « à la location. Après deux ans d’enquête, l’administration Trump accuse l’entreprise californienne d’avoir favorisé les candidatures de travailleurs étrangers en ayant « A refusé aux travailleurs américains une chance équitable de se renseigner sur les emplois et de postuler ». Selon le sous-procureur général Eric S. Dreiband, « Facebook a intentionnellement et largement violé la loi, réservant des postes aux titulaires de visa temporaires au lieu de considérer les travailleurs américains intéressés et qualifiés. ».
Selon la plainte, l’entreprise aurait » Libre « plus de 2600 postes, entre les 1est Janvier 2018 et 18 septembre 2019, aux travailleurs étrangers titulaires d’un visa temporaire H1-B. L’entreprise les aurait parrainés dans le cadre d’un programme visant à obtenir le célèbre «Carte verte», un statut de résident permanent sur le sol américain. Sauf que pour obtenir ce statut, le candidat doit avoir une offre d’emploi et l’employeur doit démontrer qu’il n’y avait pas de candidat américain qualifié pour le poste.
Pour contourner cette obligation, Facebook aurait, selon la justice, mis en place un processus de recrutement discriminatoire « Routine et généralisée » par exemple en ne publiant pas d’offres de recrutement sur son site, en interdisant les candidatures en ligne ou en demandant aux candidats d’envoyer leur dossier par courrier. En évitant de rendre ses offres trop visibles au grand public, Facebook faciliterait ainsi le recrutement permanent de travailleurs étrangers travaillant déjà au sein de l’entreprise.
« Notre message aux employeurs, en particulier dans le secteur de la technologie, est clair: vous ne pouvez pas préférer le recrutement illégal de travailleurs étrangers avec des visas temporaires aux Américains », a commenté Eric Dreiband, responsable des droits civils au sein du ministère, cité dans le communiqué.
Donald Trump contre les géants de la technologie
Les entreprises de la Silicon Valley dépendent fortement des talents étrangers dans le monde de la technologie. Ce qui déplore le gouvernement de Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration l’un de ses marqueurs. Ce n’est pas la première fois que son administration tente de restreindre l’utilisation des visas temporaires H1-B, utilisés dans le secteur de la haute technologie. Mais elle a rencontré plusieurs échecs devant les tribunaux.
Le dernier est survenu deux jours avant l’annonce des poursuites judiciaires jeudi par le ministère de la Justice: un tribunal californien a tranché en faveur des entreprises de la Silicon Valley, en colère contre le gel des visas de travail décidé en juin par le président Donald Trump. Ce dernier a alors déclaré vouloir aider les travailleurs américains, confrontés à la forte hausse du chômage liée à l’épidémie. Son décret avait déclenché un tollé de la part de géants de l’industrie comme Google et Apple, et des poursuites judiciaires d’organisations comme la Chambre de commerce américaine. Les plaignants avaient notamment fait valoir que dans la région de la baie de San Francisco, entre 40% et 45% des entreprises technologiques étaient fondées par des entrepreneurs immigrés ou immigrés.
De son côté, le réseau social a réfuté les accusations portées par la justice, et a assuré l’Agence France-Presse d’avoir coopéré avec les autorités dans cette affaire.