Economy

La justice suspend l’acquisition par Veolia des parts d’Engie dans Suez

Les salariés de Suez manifestent contre l'acquisition par Veolia des actions détenues par Engie dans leur société, le 29 septembre à Paris.

Saisi en référé par les comités sociaux et économiques (CSE) du groupe de Suez, le tribunal de justice de Paris a ordonné vendredi 9 octobre la suspension de l’opération résultant de l’offre publique d’achat par Veolia des actions Suez détenues par Engie ainsi que l’offre publique d’achat (OPA) prévue dans la foulée.

Le tribunal précise que cette suspension sera pertinente « Tant que les CSE concernés n’auront pas été informés et consultés sur les décisions déjà prises et annoncées publiquement dans la presse le 30 août ». Les groupes Engie et Veolia ont immédiatement annoncé leur intention de faire appel, tout en s’assurant que cette ordonnance sommaire « N’impactera pas la transaction ». « Cette décision, qui ne remet pas en cause la propriété des actions acquises par Veolia le 6 octobre, n’a aucune base légale », a dénoncé Veolia.

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Cette décision de justice intervient quatre jours après que le conseil d’administration d’Engie a donné à Veolia son feu vert pour la cession de la majeure partie de sa participation dans Suez (qui s’élève à 32%), ouvrant la voie à la reprise du groupe de services publics – malgré l’opposition de l’État, premier actionnaire de la société énergétique française.

Veolia a donc acquis lundi à Engie un bloc de 29,9% des actions Suez, et les actions lui ont été transférées mardi. Engie a reçu 3,4 milliards d’euros de la transaction le même jour. L’Autorité des marchés financiers (AMF) a pris acte de cette cession.

« Ils ne sont pas au-dessus du code du travail »

Les instances représentatives des salariés de Suez avaient référé Engie et Veolia en référé pour ne pas avoir « N’a pas été informé et consulté régulièrement sur ce projet ». Les syndicats de Suez accusent les deux géants d’avoir fomenté l’opération bien avant l’annonce officielle de l’offre de Veolia fin août.

Après la décision du tribunal, vendredi, Franck Reinhold von Essen, secrétaire (CGT) du comité d’entreprise européen de Suez, a déclaré « Le soulagement » ayant « La possibilité d’accéder au dossier et d’être informé et consulté si la prise de contrôle hostile devait prendre fin ».

Pour le personnel élu, en reconnaissant ce délit d’entrave, « Le tribunal réintègre Jean-Pierre Clamadieu [président d’Engie] et Antoine Frérot [PDG de Veolia] et leur montre qu’ils ne sont pas au-dessus de la justice et du code du travail ». « Nous devons disposer d’informations détaillées, économiques et sociales pour permettre à la représentation des salariés d’avoir une opinion éclairée et motivée », a-t-il répété.

Comprenez: Cinq questions sur le bras de fer entre Suez et Veolia

L’intersyndicale de Suez, fermement opposée à cette opération, a réaffirmé mardi « Sa volonté de s’opposer par tous les moyens au rachat de Veolia sur Suez ». La référence pour Suez est le spécialiste suisse des matériaux de construction Sika, qui a lutté pendant quatre ans devant les tribunaux pour empêcher son rachat par Saint-Gobain, lorsque la société française avait acquis une participation lui donnant 52% de droits de vote. Le verrier a fini par revendre la totalité de ses actions en 2010. « Nous allons nous battre pour empêcher une prise de contrôle rampante de Suez », a prévenu un conseil du groupe.

Le monde avec Reuters

Beaumont-Lefebvre

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