Enquête ouverte sur la fraude fiscale par des cabinets de conseil à l’approche des élections françaises | Élection présidentielle française 2022
Les procureurs financiers français ont ouvert une enquête préliminaire sur des soupçons de fraude fiscale par des sociétés mondiales de conseil en gestion, tout comme la campagne de réélection d’Emmanuel Macron a été frappée par la controverse sur l’utilisation par le gouvernement de conseillers privés.
Une enquête récente du Sénat français a conclu que les dépenses publiques françaises en consultants avaient doublé entre 2018 et 2021, atteignant un record de 1 milliard d’euros l’année dernière.
Le Sénat, qui a une majorité de droite, a condamné ce qu’il a appelé le « phénomène tentaculaire » consistant à embaucher des dizaines d’entreprises privées et internationales pour conseiller le gouvernement.
Les sénateurs ont pointé du doigt le géant américain du conseil McKinsey, qui a déclaré qu’il n’avait pas payé d’impôt sur les sociétés sur une période de 10 ans malgré un chiffre d’affaires de 329 millions d’euros en France.
Le rapport du Sénat alléguait que McKinsey avait utilisé un système « d’optimisation fiscale » par l’intermédiaire de sa société mère basée au Delaware. McKinsey a répondu par une déclaration disant qu’il « respecte les règles fiscales françaises qui s’appliquent à lui » et a défendu son travail en France. L’entreprise a déclaré avoir payé 422 millions d’euros d’impôts et de charges sociales en France.
Le parquet national financier a annoncé mercredi l’ouverture d’une enquête sur des allégations de « blanchiment aggravé par la fraude fiscale ». Les procureurs n’ont nommé aucune entreprise en particulier, mais ont déclaré qu’ils enquêteraient sur les pratiques fiscales des sociétés de conseil en gestion dans leur ensemble.
La controverse sur le rôle des cabinets de conseil a été surnommée « l’affaire McKinsey » et a créé un problème inattendu sous la forme de la campagne de réélection de Macron.
Il n’est pas illégal pour le gouvernement d’engager des conseillers privés, et Macron n’est pas accusé de faute personnelle. Mais ses adversaires politiques ont déclaré que l’argent des contribuables était généreusement dépensé pour le conseil international. Ils ont dit que cela reflétait les antécédents de Macron en tant qu’ancien banquier d’affaires et l’ont surnommé le « président des riches ».
Le candidat radical de gauche Jean-Luc Melenchon a déclaré que l’embauche de consultants privés était un « scandale » et a déclaré qu’il mettrait fin à de tels contrats. L’extrême droite Marine Le Pen a déclaré qu’il était « choquant » et « insultant » pour les contribuables de voir autant de leur argent dépensé en consultants.
Macron a répondu en disant que la France utilisait beaucoup moins de cabinets de conseil que les autres pays et que les politiques de marchés publics étaient suivies de près. Il a dit que rien de « mystérieux » ne s’était produit et qu’il était « complètement faux » de suggérer que quelque chose n’allait pas.
Insistant sur le fait qu’il menait une « lutte internationale » en Europe pour amener les grandes entreprises mondiales à payer des impôts minimums dans le pays où elles réalisent des bénéfices, il a déclaré qu’une aide supplémentaire était nécessaire pendant la pandémie de Covid-19, lorsque les ministères et les fonctionnaires avaient été mis à rude épreuve. .
Macron a bénéficié d’un coup de pouce dans les sondages d’opinion le mois dernier alors que les électeurs approuvaient sa gestion de la crise en Ukraine, mais il a récemment légèrement reculé avant le premier tour du 10 avril. Pendant ce temps, l’extrême droite Le Pen est en hausse dans les sondages et est deuxième derrière Macron. Elle devrait jouer un dernier tour contre lui le 24 avril.