En Floride, Trump prédit une « vague » républicaine malgré les sondages
Les sondages sont mauvais, son propre camp en doute: en difficulté, Donald Trump a sillonné la Floride vendredi, un état qu’il ne peut guère se permettre de perdre s’il veut gagner contre Joe Biden le 3 novembre. Rien n’est joué, bien sûr. Il reste 18 jours de campagne. « Nous allons assister à une vague rouge (la couleur des républicains, ndlr) d’une amplitude sans précédent », a lancé, depuis Ocala, le président américain qui compte sur une campagne de terrain intense pour, comme en 2016, faire mentir les sondages.
Opter pour un registre de plus en plus agressif – « Joe Biden est un désastre (…) Joe Biden est un politicien corrompu » – le locataire de la Maison Blanche met toutes ses forces dans la bataille pour éviter que le «Sunshine State», qu’il avait remporté de justesse en 2016, ne tombe aux côtés des démocrates. «Le jour du scrutin (…) nous allons infliger une défaite retentissante à Sleepy Joe», tonna-t-il devant une foule enthousiaste. Le président américain, 74 ans, devait s’exprimer dans la soirée depuis Macon, en Géorgie, un État où il avait largement précédé Hillary Clinton il y a quatre ans mais où il est derrière Joe Biden, 77 ans, dans les derniers sondages.
La mauvaise nouvelle monte et l’excitation est chaque jour plus palpable dans le camp républicain, qui semble ne plus faire attention aux tweets présidentiels. Plusieurs ténors du «GOP» (Grand Old Party, le Parti républicain) s’inquiètent désormais ouvertement d’un raz-de-marée démocrate. Après les doutes exprimés à haute voix par les sénateurs Ted Cruz et Lindsey Graham, c’est Ben Sasse, élu du Nebraska, qui a exprimé ses profondes inquiétudes. Donald Trump est un leader « pauvre », a-t-il déclaré, jugeant sa probable défaite, dans un enregistrement révélé par les médias. « Il se moque des évangéliques derrière leur dos, sa famille a profité de la présidence comme une opportunité commerciale, il a flirté avec les suprémacistes blancs », affirma-t-il.