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EDF choisit le site de Penly pour construire deux EPR

La décision n’a pas encore été formellement prise, mais la discussion de mercredi au Conseil d’administration d’EDF a bien avancé. Selon nos informations, la direction du groupe a proposé quatre sites pour les six nouveaux réacteurs qu’elle souhaite pouvoir construire dans les quinze prochaines années. Tous ces sites sont ceux de centrales nucléaires déjà présentes, à proximité desquelles se trouvent des sites pour installer de nouveaux réacteurs.

Le premier site choisi devrait être celui de Penly (Seine-Maritime), qui dispose déjà de deux réacteurs en fonctionnement. Une orientation saluée par la CGT du site, qui évoquait, jeudi soir, dans un communiqué «Très bonne nouvelle pour l’industrie nucléaire d’excellence. Cela permettra au savoir-faire de perdurer tout en créant des centaines d’emplois ».

Le site de Penly avait déjà été envisagé à plusieurs reprises pour accueillir un EPR. Cette idée avait notamment été avancée lors du mandat de cinq ans de Nicolas Sarkozy, qui avait plaidé pour ce projet en 2009. Mais cette annonce avait échoué. Deux autres sites seraient à l’étude pour installer à l’avenir deux paires d’EPR: la centrale nucléaire de Gravelines dans les Hauts-de-France, qui est déjà le site nucléaire le plus important d’Europe. Et un autre sur les bords du Rhône, soit le Bugey (Ain), soit le Tricastin (Drôme), qui disposent déjà de quatre réacteurs.

Étape cruciale

EDF ne confirme pas officiellement cette annonce, d’autant qu’aucune décision n’a été formellement prise par les pouvoirs publics. Le groupe doit remettre un rapport complet au président de la République mi-2021 pour lui permettre de décider – ou non – de construire six nouveaux EPR. L’industrie défend le fait de construire ces réacteurs par paires pour limiter les coûts et mutualiser les équipes. Le président de la République, Emmanuel Macron, a déjà indiqué que cette décision ne pourrait être prise formellement qu’après le démarrage de l’EPR de Flamanville – qui ne devrait pas être connecté au réseau avant 2023, après des années de chantier avec de nombreuses dérives. En d’autres termes: aucune décision ne doit être prise avant l’élection présidentielle de 2022.

Mais EDF doit préparer le terrain pour présenter le projet le plus complet possible, et la sélection des sites est l’une des étapes cruciales. «Les analyses technico-industrielles menées par nos équipes d’ingénierie nous ont conduit à considérer que le site de Penly présente des avantages et une compatibilité pour accueillir une nouvelle installation (disponibilité foncière, densité industrielle locale, zone d’emploi, moyens logistiques) », Précise cependant le groupe, qui ajoute « Penly est un choix naturel qui avait déjà été envisagé pour accueillir un EPR il y a plusieurs années ». Cette volonté d’avancer de la part d’EDF intervient à un moment où le nucléaire est doublement sous les projecteurs.

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Cunégonde Lestrange

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