science

Dans les maisons de retraite médicalisées, le dilemme de la vaccination

Une résidente dans sa chambre de la maison de retraite Vilanova à Corbas, dans la métropole lyonnaise, le 1er octobre.

La bataille vaccinale contre Covid-19 est programmée par le gouvernement pour janvier dans les établissements d’hébergement et les résidences pour personnes âgées. Développé par le laboratoire Pfizer, le vaccin y sera injecté gratuitement – mais non imposé – afin de prévenir les formes sévères de la maladie. Plus de 24 000 résidents des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) sont décédés depuis le début de l’épidémie. Les personnes très âgées vulnérables sont la cible logique prioritaire de cette première campagne, mais, en raison de leur fragilité, ce sont aussi celles à qui le vaccin pourrait le plus facilement être administré sans leur demander leur avis. Un résident sur deux souffre de troubles cognitifs graves.

Les premières enquêtes menées par certains directeurs de maisons de retraite indiquent qu’à peine 25 à 30% de leurs résidents seraient candidats à la vaccination, un autre tiers est hésitant, le dernier farouchement opposé. Le gouvernement entend lutter contre cette méfiance en diffusant des informations sur le vaccin. Un document est en cours de finalisation au ministère de la Santé.

Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19: un nouvel assouplissement des règles dans les maisons de retraite médicalisées pour les vacances de fin d’année

Attaché à quoi « Le consentement est libre et éclairé », Brigitte Bourguignon, ministre déléguée en charge de l’autonomie, est «Favorable» qui a « La collecte de ce consentement est matérialisée par un document écrit », confie son entourage. Une position également défendue par les fédérations de directeurs de maisons de retraite. « Il faut être hypertransparent pour ne pas laisser entendre que les personnes âgées pourraient être considérées comme des cobayes », explique Annabelle Vêques, directrice de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et de services aux personnes âgées.  » Le défi, elle dit, consiste à avoir une trace écrite de l’accord de la personne ou de son représentant pour pouvoir démontrer qu’il n’a pas été vacciné à son insu. « 

« Il n’y aura pas de vaccination de masse sans la création d’un accord écrit, insiste Florence Arnaiz-Maumé, déléguée générale de l’Union nationale des établissements et résidences privées pour personnes âgées. Nous voulons que le consentement soit enregistré, écrit, intégré au dossier médical afin qu’il n’y ait aucun risque de contestation. « 

« Un frein à la vaccination »

A la tête de l’Association des directeurs au service des personnes âgées, Pascal Champvert souhaite également que les bénéfices / risques du vaccin soient présentés sous forme de note du ministère aux professionnels qui le liront à la personne pour obtenir leur consentement, « Consentement qui doit être écrit sur une feuille de papier libre ».

Vous avez 66,8% de cet article à lire. Le reste est réservé aux abonnés.

Delphine Perrault

"Solutionneur de problèmes extrêmes. Chercheur avide de bacon. Écrivain maléfique. Geek du Web. Défenseur des zombies depuis toujours."

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer
Fermer