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Boeing, accusé de fraude, accepte de payer plus de 2,5 milliards de dollars après deux crashs du 737 MAX

Boeing reconnaît sa responsabilité. Le géant aéronautique a convenu, jeudi 7 janvier, de payer plus de 2,5 milliards de dollars (2 milliards d’euros) dans le cadre de l’enquête du ministère américain de la Justice sur les deux accidents du 737 MAX qui ont fait 346 morts en 2018 et 2019. Boeing n’aura donc pas à plaider coupable dans le cadre d’une procédure pénale, a annoncé le département.

Cette résolution permet au constructeur de dissiper un peu plus les nuages ​​qui se sont rassemblés au-dessus de son avion phare, immobilisé depuis 20 mois, avant d’être à nouveau autorisé à voler dans certains pays fin 2020.

Boeing a admis que deux de ses employés avaient induit en erreur un groupe de travail au Administration fédérale de l’aviation (FAA), l’autorité de l’aviation américaine, pour préparer la formation des pilotes de l’avion sur le logiciel de vol MCAS, impliqué dans les deux accidents. Les documents émis par la suite par l’agence aéronautique ne contenaient donc pas d’informations essentielles sur ce logiciel, qui ne figurait donc pas dans les manuels de l’entreprise. L’accord « reconnaît à juste titre que nous n’avons pas répondu à nos valeurs et à nos attentes », a déclaré David Calhoun, directeur général de Boeing, dans un communiqué.

Aux termes de l’accord, qui accuse formellement Boeing de complot en vue de commettre une fraude, le groupe a accepté de continuer à coopérer avec les autorités sur toutes les enquêtes en cours ou à venir et d’honorer certains engagements. Le ministère lèvera les poursuites dans trois ans si Boeing remplit toutes ses obligations. En revanche, il n’a pas jugé nécessaire d’imposer un inspecteur indépendant à l’entreprise.

Dans le détail, Boeing a accepté de payer aux Etats-Unis une amende pénale de 243,6 millions, ainsi que 1,77 milliard de dédommagement aux compagnies aériennes ayant commandé le 737 MAX et 500 millions pour un fonds destiné à indemniser les proches des victimes des accidents de Lion Air en octobre 2018 et Ethiopian Airlines en mars 2019.

Les avocats représentant les familles des victimes de l’accident d’avion d’Ethiopian Airlines ont déclaré que l’accord renforçait leur action civile contre Boeing à Chicago. Boeing a déjà réglé la plupart des litiges concernant le vol Lion Air. Mais pour le représentant Peter DeFazio, qui a supervisé une longue enquête sur les circonstances des accidents, cet accord « Une gifle pour Boeing et une insulte aux 346 victimes décédées en raison de l’avidité de l’entreprise. »

Lothaire Hébert

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