alors que la deuxième vague atteint son apogée, « tous les ingrédients sont réunis pour un nouveau rebond de l’épidémie »
«Ce n’est pas parce que la marée a baissé que nous pouvons sortir en paix dans la rue. « En une phrase, le ministre de la Santé, Olivier Véran, a résumé, jeudi 19 novembre lors de sa mise à jour hebdomadaire, l’acte d’équilibriste que le gouvernement tente de maintenir alors que les premiers signes d’un recul de la deuxième vague de Covid-19 commencent à se manifester.
Si la circulation du virus en France a été plus lente ces derniers jours, il est encore trop tôt pour revendiquer la victoire, et la population doit maintenir ses efforts pour éviter de nouvelles contaminations. En d’autres termes : « Ce n’est pas parce qu’il tombe qu’il est bas », insista le ministre.
En fait, on compte actuellement 32 345 personnes atteintes de Covid-19 hospitalisées en France, un niveau supérieur à celui du pic de la première vague. Mais le pic du 12 novembre, où 32 654 personnes ont été hospitalisées, est désormais franchi. Jeudi, les services hospitaliers ont enregistré 2 200 nouvelles entrées de patients atteints de Covid-19, dont 311 en réanimation.
« La récession sera un peu plus lente qu’au printemps, une analyse Mircea Sofonea, maître de conférences en épidémiologie et évolution des maladies infectieuses à l’Université de Montpellier. L’impact de l’épidémie sur l’activité hospitalière est en effet différent, car les personnels de santé ont continué à prendre en charge d’autres pathologies, ce qui n’était pas le cas au printemps. « Jeudi, l’unité de soins intensifs a accueilli 4 653 patients Covid-19 en plus de 3 500 personnes atteintes d’autres pathologies.
Plus de 150 évacuations médicales
Mais la situation reste mitigée en France, même si toutes les régions sont aujourd’hui touchées par le rebond de l’épidémie. En Auvergne-Rhône-Alpes et en Bourgogne-Franche-Comté, « La pression hospitalière reste très élevée », a déclaré le directeur général de la santé, Jérôme Salomon. Le taux d’incidence est également très élevé, en particulier celui des personnes âgées, supérieur à la moyenne nationale. Plus de 150 évacuations médicales de patients atteints de Covid-19 ont été organisées vers des hôpitaux d’autres régions ou en Allemagne, principalement de ces deux régions.
Surtout, le taux de reproduction, le R effectif – c’est-à-dire le nombre de nouveaux cas qu’une seule personne infectieuse va générer en moyenne -, est en baisse et oscille entre 0,65 et 0,89 suivant les régions. Un taux inférieur à celui calculé avant le couvre-feu, décrété il y a quatre semaines. « Dans un scénario avec un taux de reproduction d’environ 0,8, nous devrions atteindre le seuil de 5 000 nouveaux cas par jour d’ici la fin décembre », détails Mircea Sofonea. Ce seuil est celui fixé par Emmanuel Macron pour sortir des lourdes restrictions mises en place depuis octobre. Un objectif important car, «Pour contrôler l’épidémie, nous devons mettre en place un suivi des contacts efficace, ce qui n’est possible que si le nombre de cas est suffisamment réduit », indique Rodolphe Thiébaut, professeur de santé publique à Bordeaux.
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