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« Acte citoyen » ou « embrasser mes parents » … Pourquoi ils se portent volontaires pour tester les vaccins anti-Covid

Alors que l’Inserm a lancé la plateforme Covireivac le 1er octobre pour recruter 25 000 volontaires prêts à tester les vaccins anti-Covid, certains se sont déjà portés volontaires. – Alexander Demianchuk / TASS / Sipa U / SIPA

  • Le 1er octobre, l’Inserm a mis en ligne la plateforme Covireivac pour recruter 25 000 volontaires, afin de tester les vaccins anti-Covid en cours de développement.
  • Et de nombreux candidats, y compris des lecteurs de 20 minutes, se sont déjà inscrits.
  • Chacun a ses propres raisons, allant de ne plus avoir à porter de masque, de pouvoir étreindre ses proches, ou de faire un acte civique pour faire avancer la recherche.

Ils aideront la science, et potentiellement nous tous. Ce sont des femmes et des hommes, jeunes et vieux, en parfaite santé ou atteints de maladies chroniques: tous ont en commun d’être lecteurs de 20 minutes et pour le bénévolat pour tester les vaccins anti-Covid. Ils répondent à l’appel de l’Inserm, qui
recherche 25000 bénévoles pour des essais cliniques à grande échelle et vient de lancer la plateforme
Covireivac, que tout adulte peut découvrir et s’inscrire.

pourquoi le font-ils? Entre l’envie de retrouver la vie d’avant et celle d’aider la science à trouver un vaccin efficace pour vaincre le coronavirus et protéger les personnes à risque, elles racontent leurs motivations à 20 minutes.

«Je veux sortir de cette psychose», «ne plus avoir à porter de masque»

Sans vaccin ni traitement, nous devons apprendre à vivre avec le virus. Mais Ivan, 24 ans, n’a « aucune envie de vivre indéfiniment avec un masque, alors autant faire avancer les choses pour s’en débarrasser le plus rapidement possible ». Même vision pragmatique pour Sylvie, qui a décidé de s’inscrire «pour aider la recherche, mais aussi pour ne plus avoir à porter de masque, ni respecter les distances sociales. Je veux retourner à notre vie sans barrières sociales, indique la quarantaine. Je rêve que l’on puisse se rencontrer sans psychose ni stress, revivre des soirées de concerts, sans risque. Plus nous sommes nombreux à nous porter volontaires pour faire avancer la recherche, plus vite nous retrouverons notre liberté, sans contraintes ni obsessions. « 

«Je veux pouvoir sortir voir mes amis sans contrainte, déjeuner avec ma famille et reprendre mes proches dans mes bras», abonde Marta, 31 ans. Je veux tester ce vaccin le plus rapidement possible pour arrêter cette pandémie. « 

« J’ai signé en pensant à mes parents, que je n’ai pas embrassés depuis février »

« Cette vaccin, c’est surtout un outil de prévention pour les personnes âgées ou en santé fragile, estime Muriel, 27 ans, qui a des personnes à risque dans son entourage. Je suis jeune et en bonne santé, donc je peux et je veux les aider à prévenir cette maladie. »Une façon de protéger ses proches, en attendant de pouvoir à nouveau les embrasser. «J’ai signé en pensant à mes parents, que je n’ai pas embrassés depuis février et que je veux vraiment protéger», raconte Alexandra, 40 ans, déjà inscrite sur la plateforme Covireivac. Si ce vaccin fonctionne, c’est grâce à nous, les volontaires, que nous le saurons. J’ai eu la chance de ne pas perdre un être cher à cause de cette maladie et de garder mon emploi. Cette chance me rend redevable. « 

Cette « chance », Pierre ne l’avait pas. «Mon grand-père est mort de coronavirus, respire le jeune homme de 20 ans. Je veux donc faire de mon mieux pour empêcher les gens de perdre leurs proches. « 

« C’est un acte citoyen », « Se sentir utile »

Comme Pierre, Thiebaud, 32 ans, pense que «la santé doit être une préoccupation collective. Nous bénéficions du système de santé français, des soins et des dons de sang, d’organes ou de gamètes lorsque nous en avons besoin. En retour, vous devez savoir donner ce que vous pouvez offrir aux autres. «A 62 ans, un de nos lecteurs regrette de ne pas pouvoir donner de sang. «Pendant 34 ans, je me suis senti« utile »en donnant du sang plusieurs fois par an, mais les problèmes de santé m’empêchent de continuer. Offrez-vous pour tester ces vaccins anti-Covid, c’est une façon de se sentir utile, malgré mon âge et mes problèmes de santé. « 

Donner du sang et sa moelle osseuse, Yannick l’a déjà fait, et se sent prêt à participer à cette
test clinique. «J’ai répondu à l’appel de l’Inserm car il est de notre devoir de participer à l’effort de recherche», a déclaré le soixante-dix ans. Les enjeux sont de taille, il faut trouver un vaccin. Et il n’est pas le seul à le voir de cette façon. «Je ne suis ni médecin ni chercheur, plante Patrick, 46 ans. La seule façon d’aider mes voisins, et particulièrement mes enfants, est de participer à ce type de test. « 

A 40 ans, Guillaume veut redonner un peu de ce qu’il a reçu: «Pour moi c’était un devoir, un acte civique: une manière d’aider la population à lutter contre ce terrible épidémie. J’avais déjà besoin de soins hospitaliers intensifs il y a quelques années. Si je suis vivant aujourd’hui, c’est grâce à des bénévoles, des chercheurs, qui ont travaillé pour trouver des traitements sûrs. Alors, depuis cet épisode, je ressens le besoin d’aider, à mon niveau, en donnant mon sang le plus souvent possible,
ma moelle osseuse aussi, et aujourd’hui en faisant du bénévolat. J’ai été aidé à rester en vie, alors j’aide les autres à rester en vie. Je fais confiance aux médecins. « 

« Vous devez tester le vaccin sur des personnes de mon âge »

Certaines personnes entreprennent donc cette démarche citoyenne à un âge avancé, comme Michelle. «J’ai 68 ans et suis diabétique, je fais partie du public à risque, sur lequel il faut également tester le vaccin. Ces essais cliniques sont essentiels pour la vie de millions de personnes. « 

Laurianne est également dans la soixantaine et diabétique: «De la même manière qu’un seul individu peut propager une épidémie à de nombreuses personnes, affaiblissant ainsi les hôpitaux, ce même individu vacciné peut briser la chaîne de contamination, protéger ses proches et les étrangers, et épargner les Pour elle, pas de crainte de participer à ces essais. « La méfiance à l’égard des vaccins s’aggrave, mais la science doit prévaloir: c’est un effort collectif et un risque à prendre, un risque pour le bien commun. »

C’est pourquoi, à 81 ans et doté d’une santé de fer, Claude s’est inscrit à ce test, «car il est normal que les personnes âgées y participent». Un avis partagé par Amar, un médecin de 78 ans, qui considère que «participer à cette étude est un devoir, d’autant plus que depuis mon âge, j’ai un profil recherché par l’Inserm». L’institut de recherche a en effet souligné l’importance de tester les vaccins anti-Covid sur les personnes âgées, qui sont parmi les plus à risque de développer des formes sévères du coronavirus.

« Je me suis occupé des patients Covid »

Comme Amar, d’autres blouses blanches sont prêtes à retrousser leurs manches pour tester des candidats vaccins. «Participer à la recherche fait partie de mon engagement», résume Florence, médecin de 58 ans. J’ai confiance dans la recherche, et nous devons trouver rapidement un vaccin qui, à l’avenir, nous permettra également d’être prêts si nous devons faire face à une autre pandémie virale. « 

Lors de la première vague, François, un médecin généraliste qui a pris sa retraite cet été après avoir soufflé ses 70 ans, a compris le danger du coronavirus. « Je veux participer à l’étude car j’ai dû m’occuper de plusieurs patients qui avaient des formes sévères de Covid-19 ». Odessa, elle « côtoie le Covid tous les jours, réalisant des dépistages d’urgence pour les patients les plus touchés », explique la jeune femme de 26 ans. J’aimerais qu’un vaccin fiable soit enfin disponible. Le bénévolat, je le fais pour moi, mais surtout pour les autres, ceux qui sont le plus à risque. « 

Delphine Perrault

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